Parasite dans l’eau : les derniers éléments
Le maire de Grasse, appuyé par un communiqué de l’ARS, joue la transparence concernant la cryptosporidiose et lève le voile sur plusieurs rumeurs qui ont circulé ces derniers jours
Je dois être dans une démarche responsable », insiste le maire de Grasse. Jérôme Viaud, qui n’a guère goûté les insinuations de manque de transparence [notre édition d’hier], a tenu à clarifier plusieurs éléments sur cette affaire qui concerne neuf communes, deux communautés d’agglomération, le syndicat intercommunal des eaux du Foulon (SIEF), les services de l’Etat et, surtout, près de 90 000 personnes. « Depuis les premiers cas avérés de cryptosporidiose, une cellule de veille a été mise en place. La municipalité travaille en étroite collaboration avec les différents acteurs [État, ARS, Suez, …] pour étudier au plus près l’évolution de la situation », précise Jérôme Viaud.
Les élus du conseil municipal ont été conviés à une réunion exceptionnelle jeudi en fin de journée pour faire un point étape avec la Ville. On y apprend que la courbe épidémiologique est en baisse et que les analyses quotidiennes de l’eau sont encourageantes.
« Les délais entre les prélèvements et les résultats prennent en moyenne une dizaine de jours, ce qui explique un décalage dans la communication et une prudence dans l’annonce des résultats », détaille le maire.
Des analyses négatives
Aujourd’hui, le nombre de cas enregistré de cryptosporidiose est passé à 110. Le centre hospitalier de Grasse rapportait, jeudi, 18 cas enregistrés dont six hospitalisations depuis le début de l’épisode. « Pour le moment, malgré une réduction du nombre de nouveaux cas recensés au 19 novembre et une diminution du nombre de consultations chez SOS Médecins – 31 analyses d’eau réalisées par l’ARS sont négatives pour la présence du parasite – les mesures de précaution émises par l’autorité de tutelle sont maintenues. »
Les bouteilles d’eau aux frais de Suez
La municipalité affirme distribuer quotidiennement 4 092 bouteilles d’eau, dans les écoles, les crèches, et auprès des personnes âgées. Aux frais du contribuable ? « Suez a pris en charge l’acheminement de 90 000 bouteilles d’eau par anticipation. La Ville n’a pas déboursé un euro pour cela » , insiste Jérôme Viaud. Pour ceux qui se poseraient la question, Suez – qui assure la gestion de l’eau pour les communes de Châteauneuf, Opio et Le Rouret – ne peut opérer de geste commercial pour les abonnés car, contractuellement, il n’y a pas rupture d’alimentation puisque les citoyens peuvent toujours faire couler de l’eau chez eux.
En fin de compte, Jérôme Viaud maintient que les analyses sont quotidiennes. « L’engagement de tous les acteurs pour garantir la sécurité des populations et travailler à un retour à la normale dans un calendrier raisonnable est total depuis la première heure. En douter, c’est faire offense à l’esprit du service public qui nous anime tous. Nous avons des réunions quotidiennes avec la sous-préfecture, je ne peux pas laisser dire qu’on ne fait rien. » Le plan de purge des réseaux du canal du Foulon concernés par le parasite est en cours et devrait durer aux alentours d’un mois selon l’ARS.