Pourquoi l’exemple d’Europacity est-il cité ?
Si le Triangle de Gonesse (95) semble bien loin des Clausonnes valbonnaises, les vingt-deux associations signataires de la lettre ouverte à l’État (voir ci-contre), espèrent prochainement voir fleurir un lien entre les deux secteurs. Et pour cause, la missive rappelle l’action de l’État quant à l’abandon d’Europacity. Ce projet basé sur plus de trois milliards d’euros d’investissements privés (1) se voulait devenir « la destination de loisirs du grand Paris » avec surfaces commerciales, restaurants, hôtels, parcs à thèmes et compagnie. À titre indicatif, les porteurs avaient clairement annoncé leur volonté de réaliser deux fois plus de visites par an qu’Eurodisney, soit 31 millions. Mais ce mégacomplexe s’étalant sur 430 000 m2 a vu son glas être sonné par l’Élysée au début du mois de novembre. Face au tsunami contestataire – réunissant aussi bien agriculteurs, citoyens, associations ou encore élus locaux –, le Président de la République a pris position. Et enterré le projet qu’il a qualifié de « daté et dépassé » en soulignant qu’il « ne « répondait plus aux aspirations de nos concitoyens ». Des termes qui font écho aux antiOpen Sky, voyant un effet miroir dans cette prise de position. Pour autant, il n’est pas question pour Emmanuel Macron de laisser le Triangle dans son état actuel, un « projet alternatif » devrait remplacer le gigantesque avorté. Si les militants contre Europacity ont gagné une bataille, ils savent qu’ils n’ont pas remporté la guerre. À ce titre, le mouvement collectif continue à occuper le terrain pour peser dans les débats du « et après ? ».
1. De la société Alliages et territoires composé de Ceetrus, filiale immobilière du groupe Auchan, et du mastodonte du divertissement chinois, Wanda.