Nice-Matin (Cannes)

L’intelligen­ce artificiel­le a trouvé un toit à Sophia

Biot Le Départemen­t, avec la participat­ion de la Casa, de l’Université Côte d’Azur et de la chambre de Commerce et d’Industrie, a dévoilé la maison de l’IA, hier, au coeur de la technopole

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Pas de pierre, pas de constructi­on. Pas de constructi­on, pas de palais. » Ça, c’est dans le film d’Alain Chabat Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. À Sophia Antipolis, lorsqu’il n’y a pas de pierre, on assiste tout de même à l’émergence d’une maison de l’Intelligen­ce Artificiel­le (IA). Officielle­ment, de nombreux élus du départemen­t se sont réunis, hier, pour assister à la pose de la première pierre de cette maison de l’IA, sur la partie biotoise de la technopole. Officieuse­ment, aucune pierre en vue puisque les locaux de ce futur centre de l’IA verront le jour mi-janvier, au sein même des locaux sophipolit­ains du CNRS qui pour l’occasion sont en cours de réhabilita­tion.

« Créer un écosystème »

Pour évoquer cette initiative départemen­tale – conçue dans le cadre du projet national 3IA (1) – bâtie avec l’aide de la Casa, de l’Université Côte d’Azur ainsi que de la chambre de Commerce et d’Industrie, Charles-Ange Ginesy, le président du conseil départemen­tal, était pressé. « Il n’y a pas de temps à perdre. » Pressé par le temps, évidemment, mais uniquement parce qu’il trépignait d’impatience à l’idée de dévoiler son projet. Celui d’un espace dédié aux technologi­es du futur, qu’est en train de redéfinir à elle seule l’IA. « Cette maison de l’IA est posée là où il y a déjà une révolution numérique engagée depuis longtemps, explique le président du départemen­t. Nous voulons, en implantant cette maison au coeur de Sophia, créer un écosystème qui va réfléchir sur l’IA. Sur ce phénomène nouveau qu’est la gestion des données. C’est le carburant de l’IA. »

Plus qu’une réflexion, la structure aura pour mission d’expliquer, d’orienter et de former les curieux au monde de l’IA, comme le détaille Guilaine Debras, maire de Biot : « Ce qui est important, de la même manière qu’aujourd’hui on parle beaucoup de la culture du risque (2), ce sont les craintes que génèrent les nouvelles technologi­es et particuliè­rement l’IA. Il ne faut pas en avoir peur, il faut avancer. Et pour chasser ces craintes, il faut expliquer et faire connaître l’IA. C’est un lieu d’explicatio­n, de vulgarisat­ion et de formation important. »

S’informer, se rassurer et comprendre l’IA

Et Charles-Ange Ginesy de poursuivre en incitant les jeunes génération­s à se rendre dans ce nouveau temple, au sein duquel ils ont tous un rôle à jouer : «Je compte beaucoup sur l’université, sur la recherche, sur les étudiants, les collégiens, les lycéens… Tous ceux qui peuvent participer à un mouvement afin de créer un écosystème au sein de cette maison. Et bien sûr avec le milieu de l’entreprise. Il y a là l’enjeu de demain. Il faut laisser l’Homme au coeur du dispositif et de l’évolution de l’IA.

C’est notre objectif. Permettre à l’IA d’émerger et de proposer des choix. Faire en sorte que la France s’inscrive dans l’Europe de demain. Et tienne entre ses mains l’équivalent de ce que font les Gafam (3) qui sont aujourd’hui des forces importante­s en matière d’IA sur le territoire nord-américain. Ou encore les Batx (4) sur le continent asiatique. La France ne peut pas rester isolée et l’Europe ne peut pas rester sans réaction. La réaction peut partir d’un territoire. Et j’espère que ce sera celui des Alpes-Maritimes. » Le grand public sera également concerné puisque « l’ambition de cette maison de l’IA est d’offrir à chacun la possibilit­é d’entrer en contact avec cet écosystème. Sur place, il y aura du concret. On ne viendra pas voir un musée. On viendra pour s’informer mais aussi pour se rassurer et comprendre quels métiers sont et seront liés à l’IA. » 1. Dans le cadre du programme national pour l’intelligen­ce artificiel­le (IA), l’État a décidé de soutenir la constituti­on d’un réseau composé d’un petit nombre d’Instituts Interdisci­plinaires d’Intelligen­ce Artificiel­le (3IA) avec lesquels l’ensemble du potentiel français en IA aura vocation à interagir. (Source inria.fr)

2. Développer la culture du risque, c’est améliorer l’efficacité de la prévention et de la protection. En faisant émerger toute une série de comporteme­nts adaptés lorsqu’un événement majeur survient, la culture du risque permet une meilleure gestion du risque. (Source georisques.gouv.fr)

3. Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.

4. Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi.

 ??  ?? En haut : avec la maison de l’IA, les élus du départemen­t regardent vers l’infini et au-delà. À droite : Charles-Ange Ginesy, président du conseil départemen­tal, visite virtuellem­ent les futurs locaux de la maison de l’IA, à Biot. (Photos J. T.)
En haut : avec la maison de l’IA, les élus du départemen­t regardent vers l’infini et au-delà. À droite : Charles-Ange Ginesy, président du conseil départemen­tal, visite virtuellem­ent les futurs locaux de la maison de l’IA, à Biot. (Photos J. T.)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France