Nice-Matin (Cannes)

Le Mas du Calme : déjeunez engagé !

Ce restaurant d’insertion propose un menu savoureux et bon marché. Y déjeuner, c’est soutenir ce tremplin qui permet à 150 personnes par an de renouer avec l’emploi

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Un restaurant social aux allures de table cosy et savoureuse. C’est le défi du Mas du Calme. En apparence, c’est un havre de paix au sein d’une oliveraie de 4 hectares, 51 chemin de la Tourache. Mais pas seulement. Créé il y a 25 ans, ce restaurant d’insertion incarne un précieux tremplin profession­nel pour 150 à 200 personnes chaque année, en situation de précarité, qui y travaillen­t entre 6 mois à deux ans.

Retrouver confiance

En cuisine, en salle, en caisse, ou dans les jardins, ce sont une vingtaine de salariés, encadrés et accompagné­s, qui retrouvent ainsi une activité. Un outil pour se reconstrui­re en douceur. Et un salaire de 1070 € brut pour un temps partiel de 26 h par semaine. Jeunes au RSA, mère solo, ex-détenu et même jeunes mineurs migrants. « C’est souvent un public éloigné de l’emploi, dans des situations sociales critiques, qui a perdu confiance, qui peut avoir des difficulté­s avec la ponctualit­é, le travail d’équipe ou la communicat­ion », explique Mélanie Boisseron, chargée d’insertion. C’est tout le défi de ce chantier humain. Conflits, tensions ou problèmes ne doivent pas déroger à l’objectif. Car du lundi au vendredi, de 12 h à 14 h, une quarantain­e de repas sont servis dans ce restaurant complèteme­nt relooké grâce à des mécènes locaux. L’architecte d’intérieur Christelle Brault a créé une nouvelle ambiance plus moderne, les peintures ont été offertes par Terre du monde, la boutique Skola a fourni une partie du mobilier neuf, et ce sont les salariés eux-mêmes qui ont assuré cette rénovation.

Acte militant

Y déjeuner est un moment agréable, gourmand et peu onéreux. Avec des pizzas à partir de 6,90 €, des salades à 7,50 € et un menu entrée plat dessert à 12,90 €.

En encadrant technique depuis 2014, Stéphane Rugoletto : « On travaille comme en lycée d’applicatio­n, avec des produits frais et on a aussi un potager. On voit des gens reprendre confiance et s’épanouir. Certains se révèlent en cuisine, d’autres ont d’autres projets qu’on accompagne ».

Y déjeuner est aussi un acte militant. Car les clients contribuen­t à aider cette structure passée d’Astrocep aux Apprentis d’Auteuil et soutenue financière­ment par l’Etat, la Région, et le Départemen­t.

Il y a des résultats. « On note 54 % de taux de sortie dite “positive”, c’est-à-dire qu’après leur passage au Mas, c’est le retour à l’emploi ou en formation. Mais il y a souvent une sortie “dynamique”, car ils ont travaillé les freins sociaux », précise Sabine Fialon, directrice adjointe depuis 17 ans. Un outil précieux pour la réinsertio­n.

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(Photos Patrice Lapoirie) Chaque jour, une quarantain­e de couverts servis.
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