Nice-Matin (Cannes)

Lyon : au procès Barbarin, le requiert une nouvelle fois la parquet relaxe

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La cour d’appel de Lyon a mis en délibéré au 30 janvier sa décision après le deuxième procès du cardinal Barbarin [photo AFP], qui conteste sa condamnati­on à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé un prêtre pédophile. « Je suis soulagé, je m’en remets à la décision de la justice [...] et je veux dire aux victimes que je [ne] pense qu’à elles », a brièvement commenté le prélat à sa sortie de l’audience. Comme en première instance, l’accusation n’a pas requis de condamnati­on hier. L’avocat général, Joël Sollier, a appelé la cour à rendre une décision « raisonnée et sereine », en distinguan­t le «cas individuel » de l’archevêque de Lyon des « fautes » commises par l’Église face à la pédophilie de certains de ses prêtres. Lors de son premier procès, le ministère public avait suggéré de relaxer le primat des Gaules, plus haut dignitaire catholique du pays, mais le tribunal correction­nel l’avait condamné, le 7 mars, pour ne pas avoir dénoncé les agressions commises sur des scouts, avant 1991, par le père Bernard Preynat. Défroqué en juillet, celuici doit être jugé au pénal en janvier. Les juges l’avaient alors déclaré coupable par deux fois : en 2010, quand Preynat lui avait avoué ses agissement­s et qu’il n’avait rien dit, ce silence-là tombant sous le coup de la prescripti­on dont le délai est de trois ans. Puis en 2014, quand une victime du prêtre, Alexandre Hezez, l’avait informé des agressions et que le cardinal n’avait pas prévenu la justice.

Le ministère public critiqué

Hier, la défense du prélat s’est attachée à souligner qu’ « accuser un innocent, ce n’est pas défendre une cause », refusant de voir en Barbarin un symbole des fautes de l’Église. De son côté, François Devaux, cofondateu­r de l’associatio­n de victimes La Parole libérée, qui porte la procédure, s’est défendu d’être dans le « symbole ».

« Ce n’est pas l’homme qui est attaqué. Il y a des faits qui sont caractéris­és et cela a déjà été souligné dans la condamnati­on en première instance sur la matérialit­é et l’intentionn­alité des faits » ,at-il poursuivi, dénonçant un ministère public « pas à la hauteur ».

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