« Nos journaux seront au centre du jeu »
Denis Carreaux, directeur des rédactions de Nice-Matin / Var matin
Denis Carreaux, directeur des rédactions du Groupe Nice-Matin, évoque ce temps fort que représentent les élections municipales pour la vie démocratique… et la vie d’un quotidien local
Pensez-vous que les réseaux sociaux ont pris le pas sur la suprématie « historique » du journal local dans le cadre des élections municipales ?
Depuis , la montée en puissance des réseaux sociaux dans la campagne est indéniable. Cette évolution ne réduit pas pour autant les quotidiens régionaux à des rôles de figuration ou de simples relais. Bien au contraire. Plus que jamais, la presse quotidienne régionale se doit d’être au centre du jeu, de créer l’événement et de faire vivre la campagne, au plus près des habitants. Nous serons des acteurs majeurs de ces municipales, mais en conservant distance et indépendance. Notre rôle n’est surtout pas de prendre parti, mais bien de rendre compte de manière impartiale et d’analyser. Annonces de candidature, faits de campagne, indiscrétions : nous devons être systématiquement les premiers sur le web et sur le journal « papier ». C’est parce que la presse observe, rapporte et analyse qu’elle est crédible et apparaît comme un point de repère dans l’agitation ambiante. C’est une formidable occasion de gagner en visibilité et en crédibilité, sur le web comme dans le journal.
Le lecteur peut-il s’attendre à une stricte neutralité dans le traitement de chaque candidature ?
Neutralité, oui, mais elle ne signifie pas, pour autant, stricte égalité d’espace : la présence dans nos colonnes doit correspondre à la représentativité de chaque candidat, même si celle-ci n’est pas toujours évidente à évaluer. Tout le monde n’a pas vocation à avoir la même place dans le journal. D’une façon générale, nous devons privilégier la rigueur des informations et les analyses. Nous raconterons aussi les coulisses de la campagne.
Y aura-t-il des sondages ?
On ne s’interdit pas de faire réaliser des sondages dans des villes à forts enjeux. Cela anime évidemment la campagne. Plus important à mon sens, nous organiserons des débats publics entre les différents candidats dans une trentaine de communes du Var et des AlpesMaritimes. C’est le meilleur moyen d’être vraiment dans la proximité et d’aborder la campagne à travers des sujets concrets, au contact de nos lecteurs.
Ne craignez-vous pas que le lecteur fasse une « overdose » d’élus, en place ou futurs ?
C’est justement pour cela que, dans le journal, la campagne ne doit pas être uniquement celle des élus ou des futurs élus. Nous devons être au maximum avec les administrés, les électeurs, les lecteurs. Le lancement de la plateforme internet « Moi, maire », le dispositif web de Nice-Matin/Var-matin [lire par ailleurs ]pourles élections municipales, va dans ce sens. La campagne doit être l’affaire de tous les citoyens, candidats ou pas… Et nous sommes là pour susciter et faciliter le débat.