Du vrai, pas du bla-bla !

Mesdames et Messieurs les journalistes, merci de ne pas faire vôtre, tout au long de vos interventions futures relatant les joutes de campagne, la très mauvaise habitude des candidats – principalement ceux dits de partis – de ne s’exprimer que sur la base d’éléments de langage dans l’air du temps, ou de termes subitement à la mode, revisités sur commande par des communicants avant de glisser dans le langage courant.

C’est ainsi que l’on entend en boucle et lit à longueur d’article les mêmes mots et expressions, qui sonnent bien sans être pour autant justes. Ils ont pour effet, non pas de donner de la cohérence et de la clarté au débat, mais de dépersonnaliser le discours et décrédibiliser l’intervenant qui est allé s’abreuver à la source du prêt-à-parler, avant de régurgiter une soupe tiède.

La « résilience » est mise à toutes les sauces ; le « préférentiel » est usité pour faire savant moins, toutefois, que le « paradigme », souvent à tort et parfois à travers ; « l’écologie » et tous ses dérivés forment le socle de la logorrhée « programmatique » qui remplace pompeusement le laconique et explicite « programme » ; le « je vous le dis sans langue de bois » annonce à coup sûr un mensonge, comme le « je vais certainement vous choquer » une fade platitude ; etc. Au final, le parler vrai, il faut aller le chercher dans les campagnes, dans les joutes qui animent les petites communes, avec de vrais candidats issus d’un vrai terroir pour convaincre de vraies gens auxquels on ne la fait pas. 1.Président de l’Association des

lecteurs de Nice-Matin/Var-matin.