Parasite dans l’eau du Foulon : Opio « libéré » !
Une réunion s’est tenue, hier à la CAPG, pour faire le point sur la maladie et le parasite à l’origine, le Cryptosporidium. Aucune annonce fracassante mais des avancées, quand même
Comme tout et son contraire a été dit (ou presque), il était grand temps de faire le point. C’est tout l’objet de la réunion qui s’est tenue, hier aprèsmidi à Grasse, au siège de la CAPG, en présence de la sous-préfète Anne Frackowiak-Jacobs, du président de l’agglomération, Jérôme Viaud, des maires du SIEF (syndicat intercommunal des eaux du Foulon), contaminé par le parasite Cryptosporidium, et des représentants départementaux de l’ARS (agence régionale de santé). L’occasion de savoir où l’on en est d’une « situation complexe depuis plusieurs semaines » assure la sous-préfète.
Ce qu’il y a de nouveau
■ Certaines communes sortent (entièrement ou en partie) du dispositif de mesures de précautions. Il s’agit d’Opio dans son intégralité, de Châteauneuf-Grasse hormis le quartier de Pré-du-Lac (un affinement doit être apporté, certains ménages n’étant aussi plus concernés au sein du quartier), du Rouret hormis les chemins de Saint-Pierre et du Vieux Rouret. Plusieurs secteurs de Mouans-Sartoux ne sont plus concernés eux aussi, à savoir les abonnés Sicasil (syndicat intercommunal de l’eau potable du bassin cannois) du sud de la commune côté Mougins, le quartier du Plan Sarrain et le parc d’activités de L’Argile. Toutes les personnes concernées peuvent, donc, consommer l’eau du robinet normalement. Ce sont ainsi 15 000 habitants – sur les 90 000 concernés au départ – qui sortent de ce dispositif.
■ Un arrêté préfectoral a été édicté pour venir « rappeler à la population les précautions à prendre » détaille Anne Frackowiak-Jacobs [lire plus loin]. Il sera levé quand « la qualité des eaux sera sécurisée et quand la purge de l’ensemble du réseau [attendue pour le 20 décembre] et les analyses seront achevées. »
■ En cours depuis le début de l’épisode, un plan d’action a été étoffé. Il se décline en cinq volets : surveillance renforcée de la qualité des eaux par une campagne d’analyses ; mobilisation d’autres ressources d’alimentation en eau. « Sur ce point, on a pu compter sur la solidarité du Sicasil » explique Jérôme Viaud ; purges en cours et nettoyage des 400 km de réseaux ; définition de périmètres de protection (immédiat, rapproché, éloigné) au niveau des zones de captage. En cours depuis des mois, ils seront mis en place dès janvier ; installation de systèmes de filtration efficaces pour éviter une nouvelle contamination à l’avenir. Ainsi, au système de chloration en place, le SIEF a prévu deux unités complémentaires : une de désinfection par ultraviolets (en cours de commande, elle devrait être mise en place d’ici mars) et une autre d’ultrafiltration, en service « d’ici septembre ou octobre 2020, au plus tard » précise Cédric Diaz, directeur général des services techniques de Grasse.
Ce qui ne change pas
■ La consommation d’eau du robinet reste soumise aux mesures de précaution dans les communes et/ou quartiers suivants : Grasse, Le Bar-sur-Loup, Valbonne, Le Pont-du-Loup à Gourdon, Mougins dans le secteur du stade de la Valmasque, Roquefortles-Pins dans le secteur Serre d’Album alimenté par Le Rouret (seulement 8 abonnés concernés), le chemin de la Papeterie à Tourrettes-sur-Loup et la résidence Val d’Azur à Villeneuve-Loubet.
■ Les mesures de précaution demeurent les mêmes : pour consommer l’eau du robinet (boissons, glaçons, alimentation, hygiène bucco-dentaire), la faire bouillir préalablement durant deux minutes ; n’utiliser que l’eau en bouteille pour la préparation des biberons et l’alimentation des personnes immunodéprimées.
■ L’origine de diffusion du parasite demeure inconnue. Si un élevage de moutons à Gréolières a été évoqué, il n’y a « aucune certitude » indique la sous-préfète. « Aucun élevage en particulier n’est incriminé » répète Romain Alexandre de l’ARS. Cependant des études, au côté notamment de la DDPP (direction départementale de la protection des populations), sont actuellement menées sur un élevage près de la source du Foulon. « Le réservoir naturel du parasite provient des petits ruminants, notamment des ovins » rappelle ainsi l’ARS.
■ Depuis le début de « la crise », 149 cas de cryptosporidiose ont été recensés. « Mais aucun cas récent ne nous a été signalé » indique la sous-préfète. « La communication effectuée a certainement permis que davantage de personnes soient touchées même si elles n’ont certainement pas été toutes recensées. »
■ A Grasse, la distribution quotidienne de 4 092 bouteilles d’eau, financée par Suez, se poursuit dans les crèches les écoles et chez les personnes empêchées. « Elle se poursuivra jusqu’à la levée de l’arrêté préfectoral » promet Jérôme Viaud.