Nice-Matin (Cannes)

Sans chauffage ils craignent un hiver frileux

Outre les problèmes de conception qui engendrent des infiltrati­ons dans leurs appartemen­ts, les habitants des Amendiers demandent au bailleur de réparer pour passer cet hiver au chaud

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Lorsque les immeubles de la résidence des Amandiers, au numéro 101 de l’avenue Philippe-Rochat, sont sortis de terre, ce fut une belle promesse pour ses nouveaux arrivants. Celle d’un quotidien paisible, au sein d’appartemen­ts neufs, à une époque où le logement social n’est plus synonyme de murs poreux et de nuisances diverses et variées. C’était la promesse faite par le bailleur, La Maison de Provence, basée à Marseille. Sauf que, dès les douze premiers mois passés, le rêve s’est vite transformé en cauchemar. Les problèmes ont commencé dès 2014, un an après leur emménageme­nt.

« Mon fils se douche à la salle de sport »

Et ils ont très vite été nombreux : Une faible pression de l’eau, d’abord, qui rend quasi impossible de prendre une douche correcteme­nt et entraîne une consommati­on d’eau excessive. Le soir, le chauffe-eau étant collectif, l’eau chaude vient d’ailleurs à manquer. « Parfois, pour prendre un bain ou une douche, il faut faire chauffer la bouilloire, souffle, exaspérée, Béatrice Morize. Mon fils prend sa douche à la salle de sport le soir, pour être sûr d’avoir de l’eau chaude. Nous payons des charges tous les mois, ce n’est pas normal. C’est inadmissib­le. »

L’hiver dernier, c’est tout le chauffage qui a carrément fait défaut. Du coup, les locataires ont dû y aller de leurs frais pour acquérir un convecteur électrique d’appoint. Et cela semble reparti pour un tour cet hiver.

Les locataires dénoncent également un manque cruel d’entretien des parties communes, quasi inexistant. Pire encore, au fil des mois et des années qu’ils habitent la résidence, de nombreuses fissures sont apparues. Certaines laissant l’eau s’infiltrer dans les appartemen­ts le long des murs lorsqu’il pleut. Mickaël, le fils de Béatrice, raconte : « Le 12 octobre dernier, j’étais chez moi. Je me suis réveillé vers 4 heures pour aller boire un verre d’eau. J’ai vu qu’il y avait un peu d’eau par terre, sans faire vraiment attention. C’est en me levant vers 8 heures que je me suis rendu compte qu’en fait, il y avait de l’eau de partout dans le salon. Un plombier est venu et m’a dit qu’un tuyau dans le mur devait être fêlé. Ça a coulé jusqu’au 20 octobre et nous avons dû éponger le salon jusqu’à ce que le plombier revienne. J’en ai marre. Ils ne font rien. Il faudrait qu’un expert se déplace pour constater et faire réparer le bâtiment en profondeur, sinon c’est quoi la suite ? Ils vont tout laisser pourrir et moisir ? Ça fait 5 ans qu’ils ne réparent rien ! On ne croit plus en personne. On ne peut faire confiance personne. »

« Pendant un an de l’eau a coulé »

Linda Ben Amor, autre habitante de la résidence, rencontre les mêmes incommodit­és : « Pendant 1 an, de l’eau a coulé chez moi, dans les toilettes, la salle de bains, le salon. Dès la première année, j’ai été inondée. Les pompiers ont dû venir. Le bailleur n’a fait changer la canalisati­on fêlée qu’au bout d’un an et demi. C’est catastroph­ique comme gestion. On ne sait plus quoi faire. Le pire c’est que, quand ça fuit, l’eau coule aussi par les prises électrique­s ! À chaque grosse pluie on a peur qu’un tuyau casse et inonde le mur puis l’appartemen­t. Je suis très fatiguée, je ne dors quasiment plus à force de vivre dans ces conditions. »

Béatrice aussi s’inquiète et redoute l’humidité accumulée dans le béton de son immeuble : « Nous avions une voisine handicapée il y a encore quelques mois, elle a quitté la résidence à cause de tous ces problèmes. Je le comprends tellement, pour elle c’était encore pire. La porte d’entrée, censée s’ouvrir seule avec son badge, n’a par exemple jamais fonctionné. C’est comme ça pour tout. Rien ne fonctionne. Et le pire dans tout ça, c’est que l’on se sent complèteme­nt abandonnés. »

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 ?? (Photos J. T.) ?? Linda Ben Amor et Béatrice Morize pensaient emménager dans un petit paradis… depuis des années elles vivent un véritable enfer.
(Photos J. T.) Linda Ben Amor et Béatrice Morize pensaient emménager dans un petit paradis… depuis des années elles vivent un véritable enfer.
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