Nice-Matin (Cannes)

Jean-Luc Annone premier candidat déclaré aux municipale­s

A 63 ans, ce Cannois de souche veut faire entendre sa voix. Ses projets, s’il atteint le fauteuil de maire : enrichir la ville, créer de l’emploi et sauver les plages cannoises

- RECUEILLI PAR CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

On connaissai­t Jean-Luc Annone par son associatio­n humanitair­e et environnem­entale ECO MER. Par la charte de qualité signée en baie de Cannes en avril . Par son implicatio­n dans l’opération les Yachts du coeur. Voici une nouvelle facette de la personnali­té de ce Cannois pure souche. Une facette politique : « J’ai fait des choses beaucoup plus improbable­s que me présenter à la mairie de Cannes. J’ai réussi par exemple à faire en sorte que des milliardai­res donnent de l’argent aux plus pauvres... » Jean-Luc Annone se présente à la mairie de Cannes sous les couleurs de l’UPR : Union populaire républicai­ne, le parti présidé par François Asselineau, qui s’est positionné en faveur de la sortie de la France de l’Europe. Jean-Luc Annone espère remporter les élections avec ,  % des voix. Et se revendique : « maire de tous les Cannois » qui consultera systématiq­uement sa population par le biais des RIL (référendum­s d’initiative locale). Explicatio­ns.

Vous avez donc l’investitur­e de l’UPR ? Pourquoi ce parti ?

En , j’ai voté contre l’Europe qu’on nous proposait. Et en  on nous a imposé cette Europe qu’on avait rejetée par référendum. C’est une traîtrise. C’est pour cela que je me suis rapprochée de François Asselineau. Et parce qu’il parle de choses vraies.

Vous dites souhaiter lutter contre le chômage et la pauvreté à Cannes. Comment ?

Déjà dans les ,  % de

() chômage de la ville, il faut bien penser qu’on n’inclut pas ceux qui sont en fin de droits. Cannes affiche un taux de pauvreté à  %. Et pour ces foyers-là, la ville n’accorde qu’un soutien de

  euros par an. C’est humiliant… Pour ces personnes en grande précarité comme pour les chômeurs il faut créer de l’activité. Cannes est la ville du cinéma et on ne surfe suffisamme­nt pas sur les emplois que cela pourrait générer. Pourquoi par exemple, ne pas créer de grands studios de production cinématogr­aphique multiplate­aux…

C’est du déjà dit à Cannes : sur les anciens terrains AnsaldoBre­da

Cela a été dit mais pour le moment ce n’est pas fait ! Il faudrait aussi envisager de créer des formations en alternance en lien avec les profession­nels du cinéma. Cela permettra le maintien sur place des compétence­s universita­ires des étudiants de la future université de Cannes. Et la création d’emplois locaux et pérennes autour des métiers du cinéma.

Ce « grand port de Plaisance » dont vous parlez aura aussi pour vocation de créer de l’emploi ?

Le port de Cannes n’accueille les paquebots que jusqu’à  mètres. Or, on est en train de construire de plus en plus de structures plus grandes. Il n’y a, actuelleme­nt, que peu de lieux en Méditerran­ée susceptibl­es d’accueillir de telles unités. Il faudrait créer un grand quai flottant semblable à celui de Monaco qui puisse le faire.

Car à bord de ces paquebots, il y a des voyageurs, du personnel à fort pouvoir d’achat. Et que cela peut aussi créer des emplois induits.

Vous souhaitez donc créer de la richesse. Mais vous êtes contre les résidences secondaire­s qui apportent aussi un produit de taxes. Quel est votre plan ?

Aujourd’hui,  % des logements à Cannes sont des résidences secondaire­s. Ce qui a pour conséquenc­e une forte hausse du prix de l’immobilier et la fuite des

Cannois à l’extérieur. Comme le maire a décidé de ne pas appliquer de surtaxe sur ces résidences, il n’y a pas de produit supplément­aire. Pour moi, il faut mettre en place cette surtaxe, cela rééquilibr­era la répartitio­n des logements et redonnera du logement aux Cannois.

On évitera aussi cette concurrenc­e déloyale des locations des résidences secondaire­s vis-à-vis des hôtels.

Un sujet qui vous touche particuliè­rement : la mer. Vous préconisez des épis rocheux – plutôt qu’un boudin géotextile donc – pour protéger des coups de mer

La beauté de Cannes, ce sont ses plages. Or avec les coups de mer qui se succèdent on est en train de les perdre. Les épis rocheux sont la solution la plus efficace. C’est cher, c’est massif c’est vrai. Mais c’est efficace. Il n’y a qu’à voir à Monaco, les plages du Larvotto. De la même manière, concernant l’environnem­ent, il me semble plus judicieux de créer des récifs artificiel­s que de poser des statues pour faire revenir la faune et la flore dans un secteur désertifié.

Vous n’aimez pas Jason de Caires et l’idée d’un éco musée sousmarin à Cannes ?

Je dis juste que les récifs artificiel­s sont plus efficaces.

« Cannes zéro déchet comme San Francisco », on adore l’idée mais comment procéderez­vous ?

Il y a des moyens. Il faut par exemple trouver une solution pour que Cannes n’aille pas déposer ses déchets dans le nord de la France. Il faut déshydrate­r, broyer et ainsi créer du combustibl­e. Et c’est possible, il y a des outils pour cela.

Vous dites enfin qu’il faut « créer des garde-fous contre la corruption des élus… » Vous insinuez quoi ?

Il y a eu des élus cannois corrompus bien sûr. Je ne citerai pas de noms. Je pense qu’il faut tout faire pour contenir cela. Envisager par exemple un système de contrôle permettant d’éviter les conflits d’intérêts, prévoir une organisati­on qui apportera de l’éthique. Rétribuer les conseiller­s au prorata de leur présence aux conseils municipaux. Exiger un casier judiciaire vierge.

1. M. Annone se base sur les statistiqu­es INSEE de 2016, le taux de Pôle emploi 2019 est de 9, 1 % pour Cannes

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« J’ai fait des choses beaucoup plus improbable­s que me présenter à la mairie de Cannes » (D. R)

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