Nice-Matin (Cannes)

Slava’s Snowshow : il revient quatre ans après !

- PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS PASCAL

De la magie, du féerique ou du dramatique. Voire les trois à la fois... Référence en la matière depuis près de vingt-cinq ans à travers le monde, le Slava’s Snowshow est une oeuvre d’art venue du grand froid. De Russie où, dans les années 90, l’idée a mûri dans la tête d’un certain Slava Polounine. Celui qui est aujourd’hui directeur artistique du Cirque de Saint-Petersbour­g a passé la main notamment à Robert Saralp en tant qu’acteur principal sur scène. Il sera avec ses six comparses dès ce soir sur le plateau du théâtre Anthéa.

On vous appelle “clown”, mais c’est bien sûr plus que ça. Pourquoi pas un autre nom ?

Je me considère comme un acteur dramatique. Le spectacle et les personnage­s, c’est vrai, ne sont pas vraiment “clownesque­s”, c’est plus dans le dramatique, entre autres. C’est donc bien plus intéressan­t pour le public, puisque la palette d’émotions est bien plus large que le comique, que ce à quoi on s’attend chez un clown. Avant de monter sur scène, j’ai beau mettre mon nez rouge et mon maquillage de clown, je sais que je vais aller audelà d’un personnage de clown. Mais on garde toutefois cette appellatio­n !

Est-ce alors pour surprendre le spectateur ?

Il faut comprendre le mot “clown” dans un sens plus large, dans une acception différente de ce qu’on a généraleme­nt en tête. Les personnage­s sur scène et moi-même sommes des clowns, c’est-à-dire des personnage­s aux multiples facettes, qui passons du rire au drame, du léger au grave. Les émotions s’enchaînent.

Quelle émotion domine malgré tout, dans ce spectacle ?

S’il fallait ne choisir qu’un seul qualificat­if, j’emploierai­s l’adjectif

“dramatique”. Mais ce n’est pas à nous de nous définir, nous laissons au spectateur le choix de mettre un ou plusieurs mots sur nous et sur ce qu’il ressent.

Le créateur du show pensait que le comédien devait ressentir une émotion pour la transmettr­e au public.

C’est toujours le cas ?

Oui, c’est ça, l’école russe ! J’ai fait celle du jeu d’acteur, du célèbre Constantin Stanislavs­ki. On nous apprend à vivre les émotions pour les transmettr­e. Et ce qui est encore plus intéressan­t dans ce spectacle, c’est que l’on met un masque ou un maquillage qui cache le visage. Ce dernier n’exprime pas alors l’émotion ressentie et qu’il faut transmettr­e ; c’est d’autant plus difficile. Ce n’est donc pas le masque qui dicte l’émotion, mais le personnage lui-même.

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