Nice-Matin (Cannes)

Désormais, vous aller adorer les mouches

Dans le cadre des conférence­s de Sciences pour tous, Maria Capovilla, chercheur au CNRS, va expliquer pourquoi cet insecte est important pour la recherche

- PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-MICHEL POUPART

Ce soir, l’associatio­n Sciences pour Tous accueille Maria Capovilla, chargée de recherche au CNRS à l’Institut de pharmacolo­gie moléculair­e et cellulaire. Cette scientifiq­ue de haut rang a travaillé, à Strasbourg, sur l’immunité innée des mouches en compagnie du biologiste luxembourg­eois, Jules Hoffmann, prix Nobel de physiologi­e ou médecine en 2011. Le titre de sa conférence : La mouche du vinaigre, un modèle pour l’étude des maladies génétiques humaines. Rencontre avec la scientifiq­ue.

Pourquoi la mouche ?

Cet insecte possède de nombreux avantages pour mener à bien des études génétiques et moléculair­es. Il est devenu le modèle idéal pour les recherches de base sur les maladies humaines et, bien sûr, pour l’élaboratio­n de thérapies pharmacolo­giques.

Cela a été découvert il y a plus de  ans par un chercheur américain.

En termes de souffrance animale, est-ce plus facile aussi ?

Bien sûr. Travailler sur une souris, c’est travailler sur un mammifère et je ne pourrai pas le faire. Avec les mouches, c’est plus facile ; tout le monde a déjà écrasé une mouche. Je n’ai pas l’impression d’être une criminelle même si certains peuvent penser le contraire.

On sort du Téléthon qui a beaucoup parlé des maladies génétiques. Comment travaillez-vous sur le sujet ?

Grâce au Téléthon italien, j’ai pu travailler durant sept ans sur des recherches sur des maladies du coeur génétiques. D’abord, on travaille presque toujours sur l’être humain pour trouver la cause d’une maladie génétique et ensuite on a besoin d’un modèle animal pour comprendre le fonctionne­ment du gène en cause. Je montrerai des exemples concrets lors de la conférence de ce soir.

Est-ce compliqué de faire une conférence grand public ?

Oui. Je ne le pensais pas en m’engageant. Il faut expliquer et donner les outils simples pour que les gens comprennen­t ce que l’on fait. C’est très important de montrer nos recherches et de faire comprendre combien l’on peut être utile à la société.

Finalement, vous allez finir par nous faire adorer les mouches ?

(Rires) C’est aussi l’un des objectifs de ma rencontre ce soir avec le public.

■ Aujourd’hui, à 19heures, salle Operto. Entrée libre.

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(Photo J.-M. P.) Maria Capovilla est chargée de recherche au CNRS à l’Institut de Pharmacolo­gie Moléculair­e et Cellulaire de Sophia.

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