Jean-Pierre Proal, disparition d’un gentleman
On l’appelait « Monsieur ». Personne n’aurait eu l’audace de l’appeler par son prénom. Par respect. Jean-Pierre Proal s’en est allé dimanche, entouré de sa femme Monique et de ses proches.
Le monde de la parfumerie, Payan Bertrand en particulier, est sous le choc après le décès de Jean-Pierre Proal dans sa 91e année. L’émotion était palpable à l’annonce de sa disparition. Respecté de tous, ce Cannois de naissance laisse l’image d’un homme profondément humain, droit, à l’écoute, toujours un mot gentil à la bouche. Sans oublier une touche humoristique qui le caractérisait. Un gentleman d’un autre temps.
Passionné de pêche, de montagne, les randonnées aux alentours de Barcelonette n’avaient plus de secret pour lui, il avait besoin de nature, souvent en famille. La famille, essentielle pour celui qui avait effectué un énorme travail de recherche pour la création d’un arbre généalogique de la famille Proal. Roi des pâtes fraîches et de l’omelette norvégienne flambée, il se faisait une joie de les partager avec ses amis, sa famille.
Un parcours exemplaire
« Monsieur » Proal a marqué les esprits en tissant des liens forts avec ses clients, ses fournisseurs qui ne l’ont pas oublié.
Son parcours ? Jean-Pierre Proal a rejoint Payan Bertrand en décembre 1955 en qualité d’assistant commercial. C’est en 1959 qu’il prend en charge la direction commerciale de la société au décès subit de Jean Faverjon. La présidence du
Conseil d’Administration lui est confiée en juillet 1964 au départ en retraite de son père, Henri Proal. En 1970, la société Payan Bertrand est à l’honneur avec Jean-Pierre Proal qui se voit décerner « l’Oscar de l’Exportation » par le Ministre de l’économie de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing. Avec la distinction suivante : « Petite entreprise qui malgré une concurrence internationale très vive, a su conquérir de nombreux marchés, portant la renommée de Grasse, capitale des essences florales, jusqu’en Amérique et en Asie. ». Il prendra sa retraite effective le 1er juillet 1999 et confiera la direction de l’entreprise à deux de ses enfants, Eric et Vincent Proal, tout en conservant la direction du Conseil de Surveillance jusqu’en 2014. En tant que président de la société Payan Bertrand, il a été très actif et très apprécié au sein du syndicat PRODAROM dont il a été le vice président et trésorier de 1973 jusqu’en 1994 (son fils Eric lui succédant à ce poste), ainsi que gérant de la Société Civile Immobilière de l’Aromatique.
Les obsèques religieuses seront célébrées demain à 14 h 30 en l’église Notre Dame de Bon Voyage à Cannes. En ces douloureuses circonstances, la rédaction de NiceMatin adresse ses sincères condoléances à la famille.