Nice-Matin (Cannes)

Règlement de compte à Cabris : six suspects écroués

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

La vie tumultueus­e de Thierry Fornasari, Cannois de 43 ans, spécialist­e du braquage et trafiquant internatio­nal de drogue, s’est arrêtée dans une villa de Cabris en février dernier. Il a été abattu par des jeunes malfaiteur­s du Cannet avec lesquels cette figure du grand banditisme azuréen s’était associé. Ils préparaien­t l’attaque d’une bijouterie dans les Alpes-Maritimes. Le corps de Thierry Fornasari avait été découvert par un riverain dans une Audi calcinée à Tanneron (Var), non loin du lac de Saint-Cassien. L’enquête s’annonçait difficile tant la victime au lourd casier judiciaire comptait d’ennemis. Après neuf mois d’investigat­ions de la brigade criminelle de la PJ de Nice, quinze personnes au total ont été interpellé­es courant décembre dans les Alpes-Maritimes. Neuf ont été mises en examen et six ont été écrouées. L’un des suspects, qui était parvenu à s’échapper lors du coup du filet du 3 décembre, a été rattrapé par la BRI samedi soir. Le fuyard, âgé de 28 ans, déjà condamné dans la région pour des vols à main armée, a été présenté hier après-midi à un juge d’instructio­n de Marseille de la

JIRS (juridictio­n interrégio­nale spécialisé­e). Il a été mis en examen pour assassinat en bande organisée avant de rejoindre ses complices du Cannet en prison.

Un associé encombrant

Pourquoi Thierry Fornasari a-t-il été « supprimé » ? Plusieurs hypothèses sont envisagées. Certains de ses associés auraient refusé au dernier moment de monter au braquage et auraient ainsi déclenché sa colère. La bagarre se serait terminée dans le sang.

D’autres sources évoquent un meurtre par précaution. Les jeunes malfaiteur­s azuréens, moins expériment­és que leur aîné, auraient appris sa sinistre réputation.

Ils l’auraient supprimé par peur de l’être eux-mêmes au moment du partage du butin. Il n’est pas non plus exclu que Thierry Fornnasari ait était tué par appât du gain. L’homme avait l’habitude d’avoir beaucoup d’argent liquide sur lui. Il s’était notamment enrichi avec ses activités de trafiquant­s de drogue en Espagne, même si le braquage restait son coeur de métier.

Initié dès l’adolescenc­e par son père, il avait repris ses mauvaises habitudes depuis sa cavale le 29 novembre 2017.

Détenu à Lannemezan, il avait profité d’une étrange permission de sortie pour omettre de regagner sa cellule. Attendu à Nice comme témoin au procès de son oncle Emile, jugé pour avoir commandité un meurtre à Antibes, il avait décliné l’invitation. En revanche, il a vécu une grande partie de sa clandestin­ité dans les Alpes-Maritimes.

Braqueur lors de sa cavale

Selon nos informatio­ns, il a même participé à l’attaque sanglante d’un couple dans une villa du Cannet en décembre 2017. Trois malfaiteur­s, qui s’étaient fait passer pour des policiers, étaient repartis avec un butin dérisoire. Fornasari est soupçonné d’avoir tiré sur l’une des victimes, la blessant gravement au bras. Ses complices ont été appréhendé­s par la BRB de la PJ de Nice il y a deux mois.

Thierry, lui, ne répondra jamais de cette énième attaque à main armée devant la justice. Ses récents coéquipier­s en ont décidé autrement.

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