Nice-Matin (Cannes)

En retard sur le tri, la Région Paca accélère

- PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

En 2018, chaque habitant de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a trié en moyenne 51,4 kilos d’emballages ménagers et papier. Belle performanc­e ? Pas vraiment. C’est bien en deçà de la moyenne nationale : 70,4 kilos par an et par habitant.

Cependant, la Région met les bouchées double pour rattraper son retard. Notamment depuis quatre ans avec Citeo, le pilote de l’économie circulaire. Et ça fonctionne. Citeo finance la collecte, le tri et le recyclage en France. Créée par les entreprise­s, cette société, née de la fusion en 2017 d’Eco-Emballages et d’Ecofolio, travaille avec les collectivi­tés. Christine Leuthy-Molina, directrice régionale Sud-Est chez Citeo, a trié quelques infirmatio­ns et quelques chiffres pour la Région Sud.

Le tri, le recyclage, c’est un défi ?

C’est un vrai challenge de réduire les emballages, de mieux les recycler et de faire basculer la population dans le non-gaspillage et le tout-recyclage. Et forcément, cela passe par un geste de tri. Le tri par tous et partout !

Les objectifs étant  % de tri en  et  % de solutions de recyclage derrière. Il faut absolument récupérer toute cette matière pour la redonner aux industriel­s. Aujourd’hui – c’est une moyenne nationale –  kilos par an et par habitant d’emballages ménagers et papier sont recyclés :

 kilos d’emballages légers,

, kilos de verre et , kilos de papier.

Et la Région Paca est en retard…

Oui, avec , kilos seulement par an et par habitant (, kilos pour les emballages légers,  kilos pour le verre et , pour le papier). Mais, là encore, il y a des disparités.

Dans le Var, on se rapproche de la moyenne nationale avec , kilos. Dans les Alpes-Maritimes, c’est , kilos. Un retard, mais nous sommes dans une très bonne dynamique.

L’écart se réduit ?

Nous menons de nombreuses actions depuis quatre ans, et ça nous a permis globalemen­t d’augmenter de  % de plus la collecte sélective de la région : c’est beaucoup ! Et ça s’accélère. Rien qu’entre  et , c’est + %. En tonnage, cela fait   tonnes supplément­aires d’emballages recyclés en un an.

Comment expliquez-vous ce retard de la région ?

C’est une région très contrastée en termes de topologie, entre montagne et métropoles, entre territoire­s ruraux et urbains. C’est plus compliqué d’installer le tri dans l’habitat collectif et social, dans l’urbain dense.

Et puis, il y a l’idée reçue que le tri, c’est compliqué. Enfin, c’est une région particuliè­rement touristiqu­e.

Quels leviers pour accroître la dynamique du tri ?

On simplifie les consignes, on harmonise les codes couleurs, on densifie les points de collecte.

On simplifie comment ?

Notamment en intégrant les nouveaux plastiques dans les poubelles comme les pots de yaourt, films, barquettes. Aujourd’hui,  millions de Français peuvent trier tous les emballages. Au niveau régional, c’est  % des habitants. Et ça a bondi !

En , ils n’étaient que  %. Dans les Alpes-Maritimes, c’est même  % en . La Métropole Nice Côte d’Azur est d’ailleurs en pointe : le geste de tri a augmenté de  % en juin , + % rien que pour Nice. Ça s’accélère dans le Var aussi. Autour de Brignoles notamment : + % de collecte sélective ; ou encore dans le Pays de Fayence : entre décembre  et fin , + % de tri des emballages.

Des innovation­s pour maintenir et poursuivre l’effort ?

Nous avons lancé sur Nice, il y a  mois, les ateliers de l’économie circulaire. On a réuni tous les acteurs de la chaîne comme les grosses entreprise­s, les collectivi­tés et les apporteurs de solutions. Nous sommes le pilote de cette économie circulaire et nous partageons les bonnes pratiques. Toujours à Nice, nous avons lancé, en juin, l’opération « Oui au tri . solidaire ». On a choisi Nice parce que l’on voulait une métropole, mais aussi une smart city. Il s’agit pour les foyers de scanner leurs emballages, avec leur smartphone ou sur l’un des  boîtiers installés sur les points d’apport volontaire­s. Ça donne des renseignem­ents sur le type d’emballage, les économies en CO réalisées. Mais il y a un levier solidaire : on propose de financer à chaque fois un repas aux Restos du coeur.

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(Photo DR) Entre  et , la collecte sélective a augmenté de  % dans la région, souligne Christine Leuthy-Molina, directrice régionale Sud-Est chez Citeo.

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