Nice-Matin (Cannes)

L’hôpital de demain par le nouveau directeur

Nommé il y a moins d’un mois, Bastien Ripert-Teilhard succède à Jérémie Sécher à la tête du Groupe hospitalie­r Sophia Antipolis - Vallée du Var. Le territoire comme mot-clé

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr 1. Pour ses voeux, le directeur a dû composer avec un mouvement de grève (notre édition du 24 janvier).

S’il a fait ses études d’économie-gestion à Paris-Dauphine, Bastien Ripert-Teilhard a réalisé son parcours dans la moitié Sud de l’Hexagone. Avec, notamment, une expérience en tant que chargé de mission au sein de l’Agence régionale de santé Paca. Âgé de 37 ans, cet ancien directeur général et directeur de cabinet au sein de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille, a rejoint depuis le 13 janvier le littoral antibois. Prenant la succession de Jérémie Sécher à la tête du Groupe hospitalie­r Sophia Antipolis - Vallée du Var, il débute sa phase de diagnostic pour dresser les axes de ce territoire où 200 000 âmes vivent.

D’où arrivez-vous ?

J’étais en poste sur une direction commune qui allait de Cisteron à Briançon en passant par Gap et Embrun (). Sur la fin j’avais une triple casquette : directeur délégué de l’hôpital de Briançon, la délégation de l’hôpital d’Embrun et après j’étais adjoint au directeur de la direction commune sur l’ensemble du groupement. Je suis très attachée à la notion de territoire, à Briançon on est à  mètres d’altitude, à plus d’une heure et demie de route de Gap et un certains nombres de jours par an on est coupé du monde au vu des conditions climatique­s. On a également de la saisonnali­té importante.

Comme ici !

C’est vrai que sur ce groupe hospitalie­r je retrouve des caractéris­tiques dans lesquelles je suis à l’aise. A la fois le volet méditerran­néen littoral, une vision hospitalo-universita­ire – Antibes est particuliè­rement dynamique –, le volet territoire rural avec ses enjeux, et je pense aussi à Vallauris. Autant de thématique­s pour lesquelles je suis heureux d’être ici. [sourire]

Vous êtes ici, mais vous êtes encore dans les Hautes-Alpes ?

Jusqu’au  février je suis deux jours par semaine ici et trois jours par semaine là-haut. Pour assurer la bonne transmissi­on de la gestion de Briançon et d’Embrun. Mais une fois cette période passée, je serai à temps plein ici et pourrai donner mon plein potentiel.

Quand on arrive à la tête d’un pôle comme celui-ci, on se fixe des objectifs ou on commence par faire l’état des lieux ?

Il y a des objectifs philosophi­ques. On ne fait pas ce métier par hasard. Je suis un enfant de l’hôpital, j’y ai un attachemen­t très profond. Si on y va, c’est pour l’aider, pour faire en sorte d’accroître son développem­ent, sa notoriété, son positionne­ment sur le territoire. On travaille pour les patients : améliorer nos prises en charge, les moderniser et faire en sorte que le parcours des usagers soie le plus facile possible. Sur un plan managérial, on arrive avec des conviction­s : je souhaite que l’ensemble des profession­nels se sentent bien dans l’établissem­ent, que tous soient vécus comme des centre où l’on peut s’épanouir. A ce stade j’accorde énormément d’importance à pouvoir être auprès des équipes pour mieux les comprendre...

Doit-on y voir la résultante de l’interventi­on des syndicats lors des voeux ? ()

Les voeux ont eu lieu dix jours après mon arrivée. Très sincéremen­t je ne crois pas qu’il y ait de concordanc­e particuliè­re, non. A titre personnel, l’hôpital c’est ma famille, ce sont des personnes avec qui j’ai plaisir à passer du temps. L’hôpital est une immense démocratie. Là je suis plus dans un travail de constructi­on de la confiance, en écoutant les acteurs de terrain, recueillir leur vision, leurs difficulté­s... Mon travail sera de faire la synthèse pour dégager avec l’ensemble des institutio­nnels la feuille de route de l’établissem­ent pour les dix années qui viennent. Les six mois qui arrivent sont cruciaux.

Quelle est la thématique clé pour le secteur Puget-Théniers-Entrevaux?

La démographi­e médicale. La volonté dans ces territoire plus reculés est de disposer d’un accès aux soins qui soit équivalent au littoral. La priorité pour nous est de consolider l’offre médicale sur ces territoire­s, parce qu’il y a des médecins généralist­es qui partent à la retraite et ne sont pas forcément remplacés. Il y a aussi le besoin de médecins sur Entrevaux pour le suivi des soins. Il faut savoir que l’hôpital d’Antibes y est déjà très présent aujourd’hui : il y assure des consultati­ons avancées, comme la pédiatrie à Puget-Théniers – plus de  consultati­ons ont été réalisées en  – ce qui permet aux familles de ne pas avoir à descendre sur le littoral. Il y a également une téléconsul­tation de cardiologi­e.

L’idée est de continuer à faire « monter » d’autres services ?

Oui. Et y compris sur Vallauris, c’est la même stratégie. Aujourd’hui des consultati­ons existent sur un plateau rénové : à nous de le densifier. On peut améliorer l’accès aux soins sur des population­s plus fragiles, plus précaires.

L’enjeu majeur sur Antibes ?

Notre schéma directeur immobilier pour - avec la nécessite d’engager la rénovation de notre plateau technique. Pour que le parcours patient s’en trouve facilité. Ce qui permettrai­t d’asseoir la domination de l’établissem­ent dans les vingt à quarante années à venir sur son territoire.

De prochains recrutemen­t en gynécologi­e à Antibes ?

Il y a des recrutemen­ts en cours : le tableau des effectifs est quasiment complet avec des médecins de grande qualité. On a besoin de renforcer notre équipe en gynécologi­e obstétriqu­e. A ce stade, je préfère être prudent mais on est proche d’une densificat­ion de l’offre, oui. C’est une des priorités : la consolidat­ion de la maternité et du volet chirurgica­l au niveau de la gynécologi­e. Allant dans le prolongeme­nt de l’Institut antibois du sein créé l’an passé, qui fonctionne très bien.

Votre philosophi­e de gouvernanc­e ?

Vous ne pouvez pas gourverner tout seul de votre bureau. Il faut être dans une logique de travail collectif, avec le CME, les chefs de pôles, de services, les cadres, les organisati­ons syndicales et toute personne qui souhaite s’investir. Ce qui fonctionne c’est quand tout le monde se met dans cette démarche de construire l’avenir ensemble.

Donc vous n’êtes pas un directeur qui reste dans son bureau ?

J’essaierai de le démontrer. Je suis heureux quand je suis dans les services. Mais on a un métier qui oblige aussi à rester dans son bureau, ne serait-ce que pour avoir le recul et le temps pour penser la stratégie. Si le cap fixé est le bon, les équipes adhèreront. Et c’est comme ça qu’on arrivera à avoir des réussites pour la suite.

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(Photo Dylan Meiffret) Le responsabl­e est en poste depuis le  janvier.

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