Faute de solutions

« Nous avons toujours gardé notre fils près de nous. Cela a été un crèvecoeur de l’éloigner en Belgique. » Pour la famille d’Olivier (1), un jeune homme souffrant d’autisme, avec des troubles conséquents, la décision a été difficile à prendre, mais nécessaire.

Après être allé en unité d’inclusion scolaire, leur enfant a poursuivi son parcours en Institut médicoéducatif (IME), même après ses 16 ans, grâce à une dérogation parce qu’il n’y avait pas de solution ailleurs. « Ce sont autant de petits bouts qui n’ont pas de place en IME, relève la maman d’Olivier. La situation est bloquée en France. La réalité, c’est qu’il n’y a jamais, ou presque jamais, d’accueil pour les jeunes adultes avant 20-21 ans. Ou c’est l’hôpital à vie. Le circuit pour les familles comme nous, c’est, après une crise plus violente qu’une autre, l’hospitalisation du jeune. Il y a des centaines de jeunes adultes autistes en hôpitaux psychiatriques, shootés toute la journée comme s’ils étaient fous. Ce n’est pas ce que nous voulions pour notre enfant. Nous voulions lui proposer un projet de vie. Un jeune autiste peut s’épanouir ».

Des établissements existent dans la région, mais rares sont ceux qui correspondent au profil du jeune Varois.

Un gentil géant qui a tendance à fuguer

L’IME qui accueillait Olivier la journée a orienté la famille vers diverses institutions du Sud-Est. « Soit il n’y a pas de place, soit on vous propose de le prendre à l’essai. On ne vous invite presque jamais à visiter. Une fois, nous sommes allés voir une structure : nous avons éprouvé un sentiment de tristesse. En France, on met des moyens sur plein de choses, pas dans les lieux de vie. » Ses parents ne pouvaient plus garder le jeune homme à domicile. « Techniquement, ce n’était plus possible. On avait déjà du mal à trouver une nounou lorsqu’il était petit. Maintenant, il mesure 1,90 mètre. » Le papa avait été obligé de se mettre en stand-by professionnel pour s’en occuper à sa sortie de l’IME.

« Mon fils, c’est comme ceux que l’on voit dans le film Hors normes, C’est un gentil géant, dit avec tendresse sa maman. Mais il a tendance à fuguer. Il faut que ce soit