Nice-Matin (Cannes)

Le besoin d’un autre logement pour l’équilibre familial

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Si le sourire de Moinaecha s’avère on ne peut plus communicat­if, c’est bel et bien parce qu’elle le porte au prix d’un combat de chaque instant. Son fils ? Il gravit des montagnes. « Avant, il ne faisait rien tout seul. C’était des crises, des cris, de la violence », raconte cette maman résidant à Nice Est : « Maintenant, il a des outils pour être plus autonome. » Vidéo à l’appui, on voit son ado de 15 ans aller se laver les mains. À son poignet gauche, une montre connectée. « Cela lui permet de communique­r et d’être guidé. » Parce que son grand ne parle pas. Mais il a des choses à dire. Grâce au système Niki Talk – communicat­ion numérique par pictogramm­es et sons –, il s’exprime. Et se voit guidé dans chaque action. « Ouvrir le robinet », chantonne l’appareil qui conduit l’adolescent jusqu’à l’étape finale : se sécher les mains avec une serviette. À la clé ? Une récompense sur l’écran : un grand smiley ultraconte­nt. Des risettes collectées qui symbolisen­t le chemin parcouru. Long. Semé d’embûches. Toujours accompagné­e par l’associatio­n Pilautis 06 pour la guidance parentale, soutenue également par EDI formation (voir encadré )a maman est également soutenue par deux éducateurs. Un quotidien entre l’IME et la maison qui, malgré les énormes évolutions de son fils, commence à peser sur l’équilibre familial.

Les victoires mises en péril

La raison ? « J’ai une fille plus jeune, nous vivons à quatre dans un troispièce­s. Nos deux enfants sont obligés de dormir dans la même chambre. Et ce n’est pas facile avec l’adolescenc­e. On a déjà essayé la solution salon mais ça n’est pas idéal… » Le mieux ? Que son fils puisse avoir son espace à lui. Et ne plus empiéter sur une quelconque intimité. Pour également pouvoir grandir avec la sienne.

Bref, un besoin des plus évidents à cet âge-là. Nécessaire à la constructi­on de chacun.

Un besoin qui, depuis six ans, peine à être comblé : « J’écris à Côte d’Azur Habitat pour demander un logement social avec une ou deux pièces supplément­aires. J’ai fait des dossiers, eu des lettres d’appuis de docteurs, d’éducateurs, d’associatio­n… Mais rien ne bouge. » À force, la maman ne sait plus vers qui se tourner. Renouvelan­t encore et encore sa demande. Espérant que la situation qui s’éternise ne reste pas gravée dans le marbre pour longtemps encore. Parce que tous les efforts faits, les victoires gagnées, ne pourront pas forcément se poursuivre sans l’environnem­ent idéal. Et c’est aussi cela que met en péril cette attente de logement : des heures, des jours, des nuits, des mois, de combat. Et comme elle le répète, comme elle l’a toujours fait : « Non, je ne lâcherai pas. »

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