« N’oubliez pas : sur Internet, il n’y a rien de secret »
La toile. Vaste. Néfaste, parfois. En la matière, le major Laurent Buonaccorsi en connaît un rayon. Et c’est justement pour cela que vendredi, le gendarme a fait escale au Foyer Le Roc d’Antibes. Une structure de l’Association départementale des parents et amis des personnes handicapées des Alpes-Maritimes. « N’oubliez pas : sur Internet, il n’y a rien de secret », souligne-t-il devant l’assemblée réunie à l’initiative du foyer éclaté et du service d’accompagnement à la vie sociale. Un public dit « vulnérable » qui, comme tout usager du web, s’avère être une proie pour les personnes mal intentionnées. Et il suffit d’aborder le sujet pour entendre les victimes en parler. Dans la salle, une jeune femme témoigne : « J’ai perdu 1500 euros. » Pourquoi ? Parce que son interlocuteur a su la toucher en plein coeur. Et la délester de plusieurs mandats cash. « C’est un grand classique, c’est dramatique », poursuit le major : « Certains vous disent que leur enfant est malade, qu’ils ont besoin d’argent pour une opération, ou pour un voyage absolument nécessaire etc... Ils demandent de l’aide. Ils savent très bien faire. »
Une escroquerie qui, en plus de précariser les victimes, vient les marquer au fer rouge. Laissant des cicatrices dans les esprits : « Il ne faut pas faire confiance à n’importe qui. Même si vous avez l’impression que cet ami virtuel vous veut du bien, gardez en tête que vous ne le connaissez pas. Vous avez le droit de discuter avec des inconnus, mais sachez que le risque est toujours présent. »
Une recommandation qui vient rejoindre la thématique de l’usurpation d’identité : « Ce n’est pas parce que vous avez vu une jolie fille en photo que c’est avec elle que vous discutez. Et même par vidéo ! Maintenant les techniques sont bien rodées. » Pas facile de garder les pieds sur terre lorsque l’on pense développer une douce relation : « C’est agréable les compliments. Mais méfiez-vous, ils ne sont pas toujours sincères. » Faire attention au mirage virtuel, à la culture du like, à la course à l’interaction. Un sujet on ne peut plus crucial pour se protéger. Et c’est bien pour cela que l’établissement Adapei-Am a déjà prévu un nouveau rendez-vous du genre avec les militaires. Une autre session prévention qui voit le jour grâce à la convention de partenariat signée entre l’association reconnue d’utilité publique et le groupement de gendarmerie départementale. Un lien offrant la possibilité aux personnes en situation de handicap d’être informées mais également d’informer les professionnels en uniforme. L’échange s’avère bel et bien au coeur de l’initiative : à ce titre, les militaires sont eux aussi sensibilisés à la question du handicap.