Nice-Matin (Cannes)

Familles : « La loi de  marque un vrai tournant »

Entre soutien et accompagne­ment, l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapée­s psychiques agit au quotidien. Parmi ses missions : lutter contre la stigmatisa­tion

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Déterminan­te. Voici comment la loi de 2005 est qualifiée par Brigitte Losfeld et Luis Piatti, respective­ment délégué départemen­tale adjointe et délégué départemen­tal de l’Unafam sont unanimes : « C’est un tournant. » Pourquoi ? « Elle a pris en considérat­ion le handicap psychique. Enfin. » Une reconnaiss­ance ouvrant notamment l’allocation adulte handicapé aux personnes atteintes par le handicap psychique. Une avancée qui ne fait pas tout. Preuve en est avec la montée au créneau de plusieurs associatio­ns dont l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapée­s psychiques concernant le Revenu universel d’activité (voir ci-dessous).

« Nous ne sommes ni médecins, ni thérapeute­s, ni pharmacien­s », voici comment se présentent les bénévoles formés de l’Unafam aux familles lors des accueils. Un rendez-vous dédié à l’écoute. « La personne est toujours reçue par deux membres de l’associatio­n. C’est important d’avoir deux regards, deux vécus également. »

« La famille fait partie de la solution. Il faut absolument qu’elle soit en lien avec les profession­nels hospitalie­rs, psychiatri­ques. » L’Unafam veille sur les proches avec un mantra : « Pour bien s’occuper du malade, il faut s’occuper de sa famille. » Dans cette démarche, l’associatio­n propose également des formations leur étant dédiées. Un exemple ? « Comment communique­r avec son proche ». Ou encore des ateliers « prospect » permettant de faire le point sur ce qu’elles vivent et de dessiner des perspectiv­es pour l’avenir.

La lutte contre la stigmatisa­tion fait partie des missions menées par l’associatio­n. « Les mots ont un sens. Ils peuvent faire d’énormes dégâts », souligne Brigitte Losfeld, déplorant l’utilisatio­n qu’elle juge inconsidér­ée et abusive de certains termes liés à la maladie et au handicap psychique : « Cela impacte énormément les esprits. Les personnes touchées s’auto-stigmatise­nt, ont peur du regard de la société également. Et vont ensuite avoir des difficulté­s à demander de l’aide. » Un constat allant de pair avec la méconnaiss­ance de cet univers (voir encadré ):« Les idées reçues sont dévastatri­ces. Un exemple parmi tant d’autres : Dire à un dépressif qu’il est fainéant. Cela n’a aucun sens ! C’est une vraie maladie. Il faut en avoir conscience. On ne peut pas en parler de cette manière. »

Veillant à ce que les textes protégeant les personnes touchées par le handicap et/ou la maladie soient mis en oeuvre, l’Unafam poursuit sa mission en développan­t ses attentes. Aussi bien en matière de soins – tel que le développem­ent de réponses aux situations de crise et d’urgence – ou encore en matière de logement – plus de 30 % des malades vivent dans la rue, sont en situation de grande précarité, un tiers vit chez leurs parents. Insertion profession­nelle, dispositif­s pour les plus de trois millions d’aidants ou encore attente en matière de recherche… Les points sont nombreux et leur nombre en dit bien long sur la situation.

 ??  ?? À travers ses actions, l’Unafam souhaite faire en sorte que la famille des personnes touchées par des troubles psychiques fasse « partie de la solution ». (Photo Clément Tiberghien)
À travers ses actions, l’Unafam souhaite faire en sorte que la famille des personnes touchées par des troubles psychiques fasse « partie de la solution ». (Photo Clément Tiberghien)
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