Tous valides pour l’éveil à l’art grâce à “Chemindessens”
Fragilisés, handicapés ou valides, tous devraient pouvoir accéder librement à la culture. Depuis 28 ans, c’est précisément ce à quoi s’attelle l’association grassoise « Chemindessens »
Créer de l’émotion, pour tous. Sans distinction ni entrave ! Avec pour médium privilégié la culture. Voilà le credo porté depuis 1992 par la petite centaine de bénévoles de cette association grassoise. Le grand public connaît surtout Chemindessens grâce à la Joëlette, moyen de locomotion astucieux, maniable et léger (32 kg) pour personne en situation de handicap. Une sorte de chaise à porteur dotée d’une seule roue et qui permet autant d’envisager des virées dans des ruelles étroites et tortueuses que l’ascension de massifs escarpés. Au fil du temps, ce véritable couteau suisse est un peu devenu un porte-étendard que l’on croise dans des manifestations telles qu’Exporose ou la Fête de la nature. Mais il s’avère être un formidable outil pour concrétiser d’ambitieux projets humanitaires. À l’image de celui organisé au Cap Vert en février 2019. Et qui va être renouvelé cette année. Quinze personnes avaient entrepris d’arpenter, avec le jeune Constantino, handicapé moteur aveugle, le petit Pico (1) de l’île volcanique du Fogo
Mission accomplie ! Mais ce qui importe le plus à Isabelle Chemin, cheffe de projet de l’association et plasticienne de formation, c’est la capacité à démontrer que des expérimentations comme celle-là véhiculent des valeurs inclusives pour des ados en situation d’échec scolaire associés de bout en bout et, dans le même temps, d’ouverture sur le monde pour celles en situation de handicap. Jamais à court d’idées, Isabelle mène de front, simultanément, des dizaines de projets : Bibliosignes,
pour rendre accessible à des personnes sourdes le Festival du Livre de Mouans-Sartoux ; ateliers d’arts plastiques hebdomadaires pour handicapés mentaux en foyer de vie ; Itinera Romanica avec le PNR, pour valoriser des sites romans de l’arrière-pays par le biais de randonnées… «Je m’efforce surtout de démontrer que ces projets sur le long terme, sont réalisables ; en développant les méthodologies à mettre en oeuvre pour qu’ensuite d’autres, ailleurs, se les approprient à leur tour », explique celle qui peaufine Mélusine 5, destiné à rendre accessible à tous, faire connaître et comprendre le patrimoine de Grasse. De nombreux enfants (valides et handicapés), collégiens, des centres de loisirs vont travailler toute l’année autour des « Incroyables et Merveilleux » ou les hyppies de la Révolution française. (1790-1800). Notamment en fabriquant des chapeaux (photo principale). 1. https://www.youtube.com/watch?v=S7nFd3rHo90