La stratégie d’influence du Qatar en conférence à Nice
« Comment le Qatar cherche à peser sur l’islam de France » : c’est le thème de la conférence proposée cet après-midi, à 16 h, au Centre universitaire méditerranéen de Nice (65, promenade des Anglais).
Elle sera présentée par Christian Chesnot et Georges Malbrunot, grands reporters à France Inter et au Figaro, auteurs de plusieurs ouvrages sur le MoyenOrient dont, l’an dernier, Qatar papers, qui décortique comment l’Emirat finance l’islam de France et d’Europe.
Une masse de documents confidentiels détaille de quelle manière Qatar Charity, une ONG liée au régime, a déjà soutenu près de cent quarante projets en Europe, pour un montant dépassant 100 millions d’euros : construction de mosquées, centres islamiques, lycées, écoles, instituts de formation d’imams, tout cela via en particulier le réseau des Frères musulmans.
La toile d’araignée s’étend du Grand Nord norvégien à la Sicile, en passant par Jersey et la France bien sûr où, sur une décennie, ont été menés à bien vingt-deux de ces projets, pour une somme totale de 25 millions d’euros.
Qui finance influence
« Au-delà de ses investissements dans l’immobilier, l’industrie et le sport, le Qatar aspire bel et bien à influencer l’islam de France », estiment les auteurs, partant du principe que « qui finance influence ». Sans a priori négatifs, précisent-ils, ils ont cherché à traquer « les zones grises de la réussite de l’Emirat, en particulier ses liens financiers avec des mouvements islamistes parfois terroristes ». Cette stratégie d’influence au coeur de l’Europe «viseà créer une société parallèle estampillée musulmane et hallal au sein de la société », leur a confirmé un ancien Frère musulman du nord de la France.
Lors de sa sortie au printemps dernier, le livre de Malbrunot et Chesnot a suscité des reproches d’enquête à charge, de la part notamment de Nabil Ennasri, docteur en science politique et lui-même auteur de L’énigme du Qatar, qui a jugé « anxiogène et exagérée » l’influence prêtée au Qatar, qu’il juge pour sa part « minime dans l’islam hexagonal».
Entrée libre dans la limite des places disponibles.