Fin de vie : vers un accès facilité aux soins palliatifs à domicile
Pour mieux répondre aux malades souhaitant « finir leurs jours à domicile », le ministère de la Santé va rendre disponible « d’ici quatre mois » dans les pharmacies de ville le midazolam, un puissant sédatif jusqu’ici réservé à un usage hospitalier.
Le droit à la « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour les malades en phase terminale existe depuis la loi sur la fin de vie de février , à l’hôpital comme en ville, mais « dans ce dernier cas, il apparaît que la disponibilité » des médicaments utilisés « n’est pas pleinement effective », a reconnu le ministère dans un communiqué, après la publication d’un avis de la Haute autorité de santé (HAS). Cette instance conseillère des pouvoirs publics avait appelé, hier, le gouvernement à « faire évoluer la réglementation des médicaments » de soins palliatifs, pour permettre « à tous les professionnels de santé, de ville comme hospitaliers, de mettre en oeuvre » de façon effective cette sédation prévue par la loi. Fin novembre, le cas d’un médecin normand a mis en lumière les obstacles à l’accompagnement d’un patient en fin de vie à domicile. Ce médecin a été mis en examen et interdit d’exercer pour avoir administré à cinq personnes âgées du midazolam obtenu illégalement. Le midazolam injectable, un puissant tranquillisant indiqué comme produit anesthésique et comme sédatif avant une opération, est aussi recommandé en première intention par la HAS pour mettre en oeuvre la sédation profonde et continue. Mais seules les pharmacies d’hôpitaux sont autorisées à le distribuer. Les médecins de ville peuvent théoriquement le prescrire, par le système de « rétrocession hospitalière », mais en pratique, il est très compliqué pour les proches des patients de se le procurer. Pour permettre sa distribution dans les pharmacies de ville, l’Agence du médicament (ANSM) « procédera à une modification de son autorisation de mise sur le marché », précise le ministère. « Il était grand temps que cet accès soit facilité », a commenté Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), saluant une
« avancée importante. » Selon le ministère, près de Français sur décèdent à domicile ou en Ehpad.