Nice-Matin (Cannes)

Tech, jeunes et branchés

En 2019, le team varois a mis d’entrée les doigts dans la prise de la moto électrique, avec une certaine réussite. Pour la saison 2, il mise sur la jeunesse

- GIL LÉON

Aux innocents les mains pleines, comme on dit... En 2019, la nouvelle Coupe du monde MotoE, contrairem­ent à ses soeurs aînées « thermiques », MotoGP, Moto2 et Moto3, a réussi à ménager le suspense jusqu’à l’ultime manche, à Valence, pour couronner l’Italien Matteo Ferrari premier champion de l’ère électrique.

« On peut dire que le branchemen­t est réussi », note Hervé Poncharal, le patron de l’équipe Tech3, concernant cette saison d’apprentiss­age dont le top départ fut retardé de trois mois après l’incendie ayant ravagé la totalité du matériel le 13 mars dans le paddock de Jerez. « Bien sûr, il va falloir développer en priorité l’autonomie. Sept ou huit tours seulement, c’est pas terrible pour une course. Malgré tout, on a assisté à des bagarres féroces. De quoi bluffer de nombreux observateu­rs sceptiques a priori. Même sans bruit, le public a apprécié, semble-t-il. Moi, en tout cas, j’ai entendu pas mal de commentair­es positifs. Peu importe que l’on soit ‘‘pro’’ ou ‘‘anti’’ électrique, une telle création fait avancer le ‘‘schmilblic­k’’ de la transition énergétiqu­e. »

Deux espoirs survoltés

Le format monotype initial, avec les 18 machines produites par la firme italienne Energica, sera maintenu lors des deux prochaines éditions en vertu de l’accord de trois ans scellé au départ avec la Dorna (la société gérant les championna­ts du monde de vitesse). Et ensuite ? « Pour un développem­ent rapide, à l’image de la Formule E, mieux vaudrait que plusieurs constructe­urs s’impliquent assez vite », poursuit le Varois, également président de l’IRTA (l’associatio­n des teams). « Les firmes japonaises ont déjà manifesté leur intérêt. Ducati et KTM réfléchiss­ent aussi. Bref, des jalons sont posés. »

Engagé dans l’aventure, le team établi à Bormes-les-Mimosas a d’entrée animé la course au titre grâce à l’Espagnol Hector Garzo (21 ans). À l’aube du dernier week-end, celui-ci pouvait encore coiffer la couronne. « Hélas, sa disqualifi­cation après l’arrivée de la course 1 à Valence, pour un problème technique indépendan­t de notre volonté (pression de pneu non conforme, ndlr), l’écarte de la lutte finale décisive. Hector termine 4e de la Coupe du monde MotoE. Il devait rempiler, mais je l’ai libéré de la seconde année de contrat afin qu’il puisse saisir l’opportunit­é d’intégrer l’équipe de Sito Pons en Moto2 (Flexbox HP40) »

Dans un peu plus de deux mois, à Jerez, le commando Tech3 E-Racing remettra les watts avec deux nouveaux espoirs survoltés : l’Italien Tommaso Marcon, 20 ans, issu du championna­t d’Europe CEV Moto2, et l’Allemand Lukas Tulovic, 19 ans, pensionnai­re du Mondial Supersport 600.

« On croyait que les pilotes d’endurance, tel Kenny Foray chez nous, possédaien­t le profil idéal pour dompter des machines lourdes. Mais non ! Ces types pourtant aguerris ont tous énormément souffert face à la nouvelle génération. Alors, voilà, on rectifie le tir. Maintenant, je suis dans le ‘‘jeunisme’’ à bloc ! » Avec Iker Lecuona (20 ans/MotoGP), Ayumu Sasaki (19 ans/Moto3) et Deniz Öncü (16 ans/Moto3), la moyenne d’âge de la famille Tech3 va en effet baisser à tous les étages...

Au guidon de la Ducati 2019 du team Reale Avintia qu’il découvrait à Sepang (Malaisie), le Cannois a obtenu le 17e temps des premiers essais hivernaux MotoGP.A tout juste 0’’6 de la référence Fabio Quartararo (Yamaha SRT)...

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En , Hector Garzo, le pilote espagnol du team Tech E-Racing, a souvent mis les watts aux avant-postes. (Photo David Goldman)

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