Vers une expulsion ?
Une quarantaine de caravanes a investi un terrain privé au Cannet ce week-end, tandis que depuis début janvier à Cannes, la SNCF tente de déloger une communauté installée sur ses terrains
Le scénario se répète, plusieurs fois par an. Dimanche, une quarantaine de caravanes arrivées du Var par l’autoroute a bloqué le chemin de l’Aubarède au Cannet, afin de s’installer sur un terrain privé. Un emplacement situé au pied des immeubles de la résidence La Croix du Sud, à la frontière entre Cannes et Le Cannet. Si la police municipale a tenté de s’interposer, la préfecture a finalement donné son feu vert, faute de terrain libre ailleurs dans le département (lire ci-contre).
Une épine dans le pied de la municipalité, dont la priorité est de procéder rapidement à une expulsion pure et simple.
En zone rouge et dans une impasse
« Le terrain est situé en zone rouge pour le risque incendie et inondations. Le fait qu’il soit situé dans une impasse est une circonstance aggravante : en cas de péril, il serait très compliqué d’évacuer ou de laisser un passage aux secours. Ce n’est définitivement pas une bonne solution », justifie la municipalité qui a contacté le propriétaire.
Ce dernier a immédiatement engagé une procédure en référé avec constat d’huissier.
Les riverains voisins – la
Croix du Sud compte à elle seule 286 appartements – semblent pour la plupart avoir rapidement accepté ces « nouveaux locataires » sous leurs fenêtres. « Ce sont des évangélistes, ils ne font pas de bruit ou de fêtes », précise Bénédicte. « Je vais aller boire le café avec eux, ils m’ont invitée ! »
Une pétition bientôt lancée ?
« Ils nous ont dit “ne vous inquiétez pas, on sait prendre nos douches” et effectivement ils sont très propres, ils passent leur temps à nettoyer leurs caravanes et ils ont même des machines à laver », plaisante une voisine. « J’ai quand même reçu pas mal de coups de fil de gens inquiets », tempère un autre.
« C’est vrai qu’il y a forcément une appréhension, avoir autant de gens qui débarquent juste à côté... Beaucoup se demandent qui va payer l’électricité par exemple, étant donné qu’ils se sont branchés sur un poteau électrique juste à côté... »
Les patrouilles de police régulières semblent aussi apaiser les craintes. « Mais j’ai quand même entendu dire qu’une pétition allait être lancée pour demander leur départ rapidement », glisse une habitante promenant son chien à quelques pas de là.
Départ prévu mi-avril
Les plus réfractaires devront prendre leur mal en patience : les gens du voyage ont prévu de rester sur place jusqu’à mi-avril. « On est très contents d’être dans le département pendant la période du mimosa, c’est magnifique », commente une femme de la communauté.
« On est juste un peu inquiets car un promeneur nous a dit que ce terrain est un nid à vipères... Mais de toute manière, on n’a pas le choix, c’est la même chose chaque année, il n’y a pas d’endroit prêt à nous accueillir...»