Bientôt un 4 étoiles à Grasse
L’établissement quatre étoiles qui doit s’installer boulevard Charabot se dévoile. S’ils sont satisfaits de voir la situation évoluer, des habitants craignent que le bâtiment crée des nuisances
Enfin des nouvelles de l’hôtel des Parfums, l’une des arlésiennes de Grasse. La Ville, qui accompagne le projet d’hôtel 4 étoiles en lieu et place du bâtiment actuel, a dévoilé de nouvelles projections du futur établissement dans le cadre d’une rencontre avec les habitants du secteur.
Le projet consiste en la déconstruction de l’ancienne résidence des parfums, entre le boulevard Eugène-Charabot et l’avenue YvesEmmanuel-Baudoin, en vue de la reconstruction du bâtiment qui comprendra environ 70 chambres, entre 20 et 25 m², un restaurant, une salle de fitness, un spa, un sauna, une piscine et des salles de séminaires.
Au dernier étage, six suites avec terrasses seront disposées. Côté parking, 15 places seront créées en sous-sol et 25 places seront rendues privatives dans le parking de la Foux situé juste en dessous. La signature architecturale, très minérale, est de Wilmotte & Associés.
Démarrage du projet avant la fin du recours
Selon Alexis Pauget, directeur général du groupe Progereal, l’investissement sera situé entre 16 et 18 millions d’euros et devrait générer une quarantaine d’emplois en équivalent temps plein.
Le projet de l’hôtel des parfums est toujours bloqué par un recours qui devrait être jugé au tribunal administratif. Pour autant, le promoteur annonce que le chantier va démarrer dans les prochaines semaines.
« La première phase de travaux concerne essentiellement le nettoyage et le curage de l’intérieur du bâtiment. Cela peut être réalisé sans attendre la fin du recours. Cette phase durera deux mois car il y a un volume conséquent de matériaux à sortir de ce lieu », poursuit Alexis Pauget.
Minimum 20 mois de travaux de démolition
Une fois le curage terminé, un diagnostic sera effectué en vue d’une potentielle campagne de désamiantage. En fonction de la fin de la procédure de recours, le chantier de démolition sera lancé pour une durée minimale de 20 mois. La municipalité et le promoteur espèrent pouvoir lancer les travaux dès cet été ou le mois de septembre. Concernant l’exploitation de l’hôtel, Alexis Paget révèle que les groupes Hilton et Marriott se sont positionnés.
Pour autant, les annonces faites par le promoteur et le maire, Jérôme Viaud, n’ont pas forcément rassuré une partie des habitants du secteur. S’ils sont satisfaits que le bâtiment soit repris en main – laissé à l’abandon, il était régulièrement squatté et de nombreux départs de feu ont eu lieu, encore très récemment – ils restent sceptiques face à la hauteur du bâtiment.
« Ces nouvelles projections montrent que la hauteur du bâtiment a baissé de 9 mètres, mais il est encore trop haut. La surface double, la vue va être gâchée et nos logements vont perdre de la valeur », s’insurge une habitante résidant à quelques mètres au-dessus de l’hôtel.
« La vue va être gâchée »
« Nous ne pouvons baisser davantage sinon il n’y aurait plus de logique économique, mais je vous assure qu’il n’y aura pas de servitude devue» , a répondu Jérôme Viaud. Sur la source de la Foux, passant sous l’hôtel, l’Agence Régionale de la Santé a donné son accord pour des sondages. Selon, le maire, le bâtiment ne se trouve pas dans le secteur du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), mais dans le périmètre Architectes des Bâtiments de France (ABF). Une information qui n’a pas été du goût de certains habitants, répliquant avoir beaucoup de difficultés à rénover leur habitation ou « changer la couleur des volets » du fait des contraintes liées au secteur sauvegardé. D’autres habitants ont exprimé des craintes quant aux nuisances qui seront générées par les travaux. Si ce projet permettra de ramener de l’activité hôtelière en centre-ville – en plus de l’hôtel deux étoiles du projet Martelly –, le chantier annoncé fait déjà grincer les dents des habitants vivants autour du bâtiment.