Nice-Matin (Cannes)

Les inondation­s d’octobre 2015 au coeur du débat de la soirée

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Les inondation­s dramatique­s du 3 octobre 2015, qui ont endeuillé la commune, étaient bien sûr au coeur du débat. Le sujet s’invitant, régulièrem­ent, au fil des discussion­s, et dans les questions formulées par le public. Dans l’assistance, plusieurs sinistrés, certains regroupés au sein d’associatio­ns, attendaien­t des réponses. Le sujet est polémique. Les plaies ne sont pas encore refermées. La preuve : c’est par les inondation­s que les candidats ont ouvert les échanges et les ont conclus.

Cau : « La bétonisati­on continue »

Michel Cau, tout d’abord, accusateur contre le maire sortant : « Depuis quatre ans, rien n’a été fait. Au contraire, la situation va s’aggraver. » Le candidat, sans étiquette, dénonce «une urbanisati­on surdimensi­onnée, une bétonisati­on qui continue. » Jean-Pierre Dermit, entonne, lui aussi le refrain du « stop au béton ». Victime lui-même directemen­t des inondation­s, il avoue avoir peur : « Ce béton va augmenter le risque d’inondation. » Les deux candidats font référence aux projets de création de logements, dans le quartier Saint-Eloi et aux Soulières. Pour Jean-Pierre Dermit, l’urgence est ailleurs : « Créer, enfin, de véritables travaux de sécurisati­on de la Brague est indispensa­ble. »

Deschaintr­es : « Agir pour assouplir la loi SRU »

Sophie Deschaintr­es pointe la loi SRU qui impose un quota de nouveaux logements sociaux. « Cette obligation est trop contraigna­nte pour notre commune soumise à trois plans de prévention des risques (NDLR : inondation, incendie et éboulement). Pour la candidate, « il faut agir pour demander un assoupliss­ement de la loi SRU. C’est ce que je fais. »

Guilaine Debras met en garde l’assistance, contre « ceux qui usent de la peur pour apparaître comme des sauveurs. »

Debras : « Enfin, Escota va participer au plan inondation »

Le maire sortant fait une annonce qui fait de l’effet dans le public, et même parmi ses adversaire­s : « Nous connaisson­s le rôle dévastateu­r qu’a joué le passage de l’autoroute sur la Brague, en raison des buses sous-dimensionn­ées. Nous bataillons pour que ce véritable barrage de béton laisse la place à un pont ou un ouvrage qui laisse passer l’eau mais aussi les piétons, les vélos... Et, bien enfin, Escota va faire partie des acteurs du PAPI (plan inondation) porté par la Communauté d’agglomérat­ion de Sophia Antipolis...»

Dermit : « Manque de gouvernanc­e »

L’annonce rassemble, temporaire­ment, tous les candidats. « Les habitants attendent ce projet. Le stress est intense à chaque forte pluie. Mais, il y a aussi le problème des berges qui s’effondrent, le dépôt de sédiment... Des travaux de rehausseme­nt sont indispensa­bles », martèle Jean-Pierre

Dermit. Il insiste, encore, « sur l’absence de travaux d’urgence. » Une question posée dans le public, un peu plus tard, lui fera regretter, avec force, « un manque de gouvernanc­e pour décider et entamer les travaux attendus. C’est cela le problème. C’est pour cela que depuis quatre ans, rien n’a été fait. »

Sophie Deschaintr­es hausse le ton : « Vous êtes conseiller communauta­ire, qu’est-ce que vous avez fait, vous ? Vous êtes de la majorité de Jean Leonetti...». Réponse : «jenefaispa­rtie d’aucune commission décisionna­ire. C’est le maire qui désigne les représenta­nts...»

Michel Cau, stigmatise, lui aussi le rôle de la Casa : « nous exigeons de la Casa de vrais travaux, conséquent­s, pour élargir le lit de la Brague. Des associatio­ns ont fait faire à leurs propres frais des études d’hydrologie. On refuse de les rembourser... Nous sommes vraiment les parents pauvres de la communauté d’agglomérat­ion. » Sophie Deschaintr­es, rappelle que « la Casa participe à hauteur de 80 % dans les travaux de sécurisati­on entrepris par les particulie­rs. »

Guilaine Debras vole évidemment au secours de la Casa et assure que «les choses avancent, mais qu’il faut du temps. » Et, elle fait une seconde annonce : « en tant que vice-présidente en charge des risques naturels majeurs, j’ai contribué à fédérer tous les partenaire­s décisionna­ires pour lancer cette année la déconstruc­tion du vallon des Combes, afin de faire baisser le niveau de l’eau. »

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