Figure du journalisme et de la gauche, Jean Daniel est mort
Les hommages se multipliaient hier après la disparition du fondateur du Nouvel Observateur Jean Daniel, mort mercredi soir à 99 ans. De Jean-Pierre Elkabbach évoquant « un exemple et l’honneur d’un journalisme exigeant » à Anne Sinclair soulignant qu’il a été « un modèle pour [sa] génération » ,de nombreuses figures du journalisme français ont salué sa mémoire. Le monde politique n’a pas été en reste. « La France perd une conscience, de ces hommes qui font l’Histoire à la seule force de leur plume » ,a entre autres renchéri Emmanuel Macron, saluant un « monument du journalisme, éclaireur de la gauche ».
Né le 21 juillet 1920 à Blida, en Algérie, Jean Daniel, né Bensaïd, combat dans les rangs de la division Leclerc. Après-guerre, il étudie la philosophie à la Sorbonne puis entre en 1946 au cabinet de Félix Gouin, président du Gouvernement provisoire. Se situant déjà dans le courant de la gauche non communiste, il fonde en 1947 Caliban, une revue culturelle. Au milieu des années 50, Jean-Jacques Servan-Schreiber l’engage à L’Express où il couvre la guerre d’Algérie. Il y reste huit ans, en devient le rédacteur en chef. Menacé de mort, inculpé pour atteinte à la sûreté de l’État, il défend l’indépendance algérienne. En 1964, il fonde Le Nouvel Observateur (devenu L’Obs) avec Claude Perdriel. L’oeuvre de sa vie : il en est le directeur de la publication jusqu’en 2008. « Il était un grand journaliste. Il s’est révélé aussi grand éditorialiste et grand directeur de la rédaction. Jean était le garant de la ligne politique mais il était capable d’accueillir tous les points de vue, même les plus radicaux », confie Claude Perdriel, qui le « considérait comme un frère ».