« Mon ambition est intacte »
Nairo Quintana, récent vainqueur du Tour de la Provence, s’élance avec l’étiquette du grand favori de la course. Hier soir, à son hôtel à Mandelieu, le Colombien s’est confié pour Nice-Matin
Vous venez de gagner le Tour de La Provence. Pensiez-vous déjà avoir ce niveau ?
Oui, je savais que j’étais bien. Je sortais des championnats nationaux en Colombie (e du chrono, e de la course en ligne), j’avais des indications, notamment sur le chrono, qui me faisaient dire que j’étais bien.
Vous étiez-vous préparé spécifiquement pour l’étape du Ventoux ?
Non, je m’étais préparé de manière plus générale pour ce début de saison. Avec l’ambition de monter en régime au fur et à mesure. Je pense qu’on a bien travaillé, avec beaucoup d’envie.
Vous avez battu le record de Pantani jusqu’au Chalet Reynard datant de (’’’ contre ’’’). Comment l’expliquezvous ?
Je ne pensais pas le battre de cette façon. Mais j’étais bien et le travail qu’a fait l’équipe au début de l’étape a été important. Ça a permis de faire une sélection parmi mes rivaux et ensuite j’ai pu m’échapper et prendre un bon rythme. J’avais de bonnes jambes, mais sans le travail de mes équipers, ce record n’aurait pas pu être battu.
Après ans chez Movistar, pourquoi avez-vous choisi Arkéa-Samsic ?
Je voulais changer d’air, me retrouver à nouveau. J’avais besoin de me remotiver, de refaire les choses avec plus d’envie, avec des gens différents, parler une langue différente...
Il fallait casser la routine ?
Totalement, même si j’ai dû laisser des gens qui m’ont aidé tout au long de ma carrière. Mais, ici, j’ai trouvé un air nouveau, avec des gens qui m’ont très bien accueilli. Je veux bien travailler pour eux.
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J’avais besoin de me remotiver, de refaire les choses avec plus d’envie, avec des gens différents ”
Que connaissiez-vous d’Arkéa avant votre venue ?
J’ai eu plusieurs propositions, mais je connaissais surtout Yvon Ledanois depuis plusieurs années. Il avait été mon directeur sportif (chez Movistar, en -). On avait, à diverses reprises, évoqué ma venue. J’ai ensuite rencontré Emmanuel Hubert (le manager général), son discours m’a plu. Du coup, on a finalisé.
Que pensez-vous du Tour des Alpes-Maritimes et du Var ?
Je me rappelle qu’à mes débuts chez les pros, ça a été l’une de mes premières courses. Je l’ai disputé une fois, c’était en (e du général). C’est en tout cas une joie d’y revenir, parce que j’habite à Monaco. Je connais les routes et les villes traversées. Je reste en Colombie pour me préparer en altitude, mais, ensuite, je suis presque toute l’année ici.
C’est une priorité de gagner ici ?
En tout cas, j’ai la condition pour le faire. Toute l’équipe a envie de gagner. Si on y arrive, ça sera génial.
Qui sont vos adversaires ici ?
Il y a toutes les équipes du World Tour, qui ont des formations importantes. Là, il n’y a pas un adversaire en particulier qui me vient à l’esprit. Et si j’en cite un, je n’ai pas envie d’en oublier d’autres.
Gagner le Tour de France, c’est encore possible ?
J’aimerais être de nouveau sur le podium ou très proche. C’est l’objectif principal. J’ai lutté pendant de nombreuses années pour le gagner, sans y parvenir. Là, je vais tout faire pour, à nouveau, accrocher une place dans les trois premiers. Mon ambition est intacte.
Comment avez-vous vécu la victoire de Bernal. Ravi pour votre pays, ou avec une pointe de déception de ne pas avoir été le premier Colombien à gagner ?
Non, aucune déception. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même, donc je n’ai aucun
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Nairo Quintana
Né le février à Tunja (Colombie). Professionnel depuis : Café de Colombie (-), Movistar (), Arkéa-Samsic (depuis ). Palmarès
Giro , Vuelta , TirrenoAdriatico (-), Tour de Catalogne (), Tour de Romandie (), Tour du Pays Basque (), étapes sur les grands Tours, dont sur le Tour de France, trois podiums sur le Tour de France (e en et , e en ).
remords. Des fois, tu gagnes, des fois non. Mais pour la Colombie, ça a été un moment extraordinaire. Du coup, on peut dire que les Colombiens ont gagné quasiment toutes les grandes courses.
Votre popularité est en hausse en France depuis votre arrivée chez Arkéa. Comment la vivezvous ?
C’est vrai et ça me fait extrêmement plaisir. J’ai toujours été très bien accueilli en France, depuis ma victoire sur le Tour de l’Avenir (). Les gens m’ont considéré comme l’un des leurs. Ça a été pareil chez Arkéa, et je vais tout faire avec eux pour réussir de grandes choses.
Vous avez progressé en français ?
Un petit peu (en français, rires).