Nice-Matin (Cannes)

Le grand gaspillage

Après avoir mené 2-0, le Gym a concédé le nul contre Brest, ce qui l’empêche de faire un bond au classement. Le voilà très bien calé dans le ventre mou

- VINCENT MENICHINI Photos : Eric Ottino

Ala mi-temps de ce match contre Brest, l’OGC Nice était cinquième de Ligue 1, à deux points du podium. Il n’avait pas tout maîtrisé, une fois encore, mais la classe de Dolberg, l’efficacité d’Ounas et l’énergie de Claude-Maurice suffisaien­t à faire naître ce fol espoir d’une fin de saison à jouer quelque chose d’autrement plus enthousias­mant qu’une bonne vieille place dans le ventre mou, qu’il occupe ce matin, avant les autres matchs du soir.

Après tout, le Gym peut-il viser plus haut ? On en doute car il a pris la mauvaise habitude de gâcher à l’Allianz Rivieira et il n’est pas plus fiable en déplacemen­t, où il reste sur une victoire flippante à Toulouse.

Hier soir, contre Brest, Nice a fait tout l’inverse de ce qu’il faut faire quand on mène 2-0, à la 45e minute. Dans un élan de folie, ou de bêtise, c’est le moment qu’ont choisi les Niçois pour ouvrir les vannes et offrir un boulevard sur le côté gauche à Perraud, un latéral qui dédouble et sait centrer, ce qui existe ailleurs. Après une première frappe de Court détournée par Benitez, Grandsir a profité d’un repli au petit trot de cinq de ses adversaire­s pour marquer ce fameux troisième but qui change bien souvent la dynamique d’une rencontre. «Ondoit être mieux en place, a regretté Patrick Vieira. Ona redonné espoir à cette équipe. On donne le bâton pour se faire battre. »

Sur le banc d’en face, Olivier Dall’Oglio ne s’est jamais affolé, sentant que le vent allait tourner compte tenu de la facilité qu’avait son équipe pour se projeter dans le camp niçois et y aligner plusieurs passes successive­s.

Vieira : « On pourrait être plus bas »

Le deuxième but brestois ? Un gag, certes, mais surtout la conséquenc­e d’une nouvelle succession d’incohérenc­es et d’un pressing à retardemen­t sur le porteur du ballon, comme une marque de fabrique, hélas... Sur l’action, Ounas, lui, a semblé se désintéres­ser complèteme­nt de ce qu’il se passait autour de lui. Thuram est sorti trop lentement et Herelle n’a pas jugé utile de fermer l’angle de frappe à Grandsir. Une légèreté confondant­e qui résume assez bien ce collectif niçois beaucoup trop friable pour envisager jouer les gros bras. Lucide et usé, Dante n’a pas osé dire le contraire. «On nous parle du classement, que ça ne se joue pas à grand-chose pour l’Europe... Mais dans notre équipe, ça se joue à beaucoup de choses ! » Un discours musclé qui traduit assez bien du ras-le-bol d’une partie des rares cadres de ce groupe. « Quand on regarde bien, on a eu plusieurs fois l’opportunit­é de grimper au classement mais on pourrait être plus bas également, a lâché Vieira, qui n’a toujours pas trouvé la formule miracle.

J’attends plus de mes

joueurs. » En sont-ils tout simplement capables ? C’est de moins en moins sûr.

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Claude-Maurice aura été percutant.

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