L’intelligence artificielle prend son envol
Le Département a inauguré, hier, à Biot, la première Maison de l’IA en France. Objectif : expliquer et maîtriser cette technologie. Analyse vidéo, aide à la personne, aux voyages... Visite guidée
De l’innovation, des outils numériques, quelques sourires et une bonne dose de matière grise. Tel est le cocktail qui attend le visiteur dans la flambant neuve « Maison de l’intelligence artificielle ». Inauguré, hier, à Biot-Sophia Antipolis, au 1361 route des Lucioles, cet espace tourné vers le futur se présente comme une première en France. Et un motif de fierté pour l’innovation sur la Côte d’Azur.
Le département des AlpesMaritimes, avec son président Charles-Ange Ginésy, a investi un million d’euros pour réaménager ces locaux du CNRS. Il les met gracieusement à disposition de fleurons du numérique et de start-up fourmillant d’idées. Objectif : mieux comprendre l’intelligence artificielle, l’expliquer au public, mais aussi prévenir ses dérives. Visite guidée du monde de demain.
L’analyse vidéo
Analyser les flux de véhicules, de personnes, ou même d’animaux, pour « mettre cette science au service de l’homme » : c’est l’ambition de Videtics. Cette start-up travaille déjà avec la ville de Cannes, pour lui permettre de mieux appréhender les flux automobiles ou piétons, à base de métadonnées. Dans la même pièce, Tetris et le conseil départemental montrent comment, à l’aide d’un marqueur numérique, on trace une ligne de comptage pour analyser les flux de véhicules à l’entrée d’un tunnel. L’IA se charge de les identifier par catégorie. Chez ESI, les responsables présentent diverses facettes de la vidéosurveillance : analyse thermique du corps humain, points de repère suivant ses mouvements, floutage de visages en direct, reconnaissance des attributs d’un passant... dont la perspicace IA parvient à évaluer l’âge.
La data au service des professionnels
Certains professionnels l’ont déjà adopté. Cityscan, outil numérique créé par Kinexia, permet d’analyser le marché immobilier, d’une ville et d’une adresse à l’autre. Des dizaines d’indicateurs sont croisées pour évaluer les prix en vigueur, en tenant compte de la proximité des écoles, des transports... Sans oublier la qualité de l’air, évaluée grâce aux cartes de la pollution sur une année.
Une invitation au voyage en ligne
Le géant Amadeus montre comment l’intelligence artificielle, dans le domaine du voyage, « peut résoudre un certain nombre de problèmes, aider à comprendre les motivations des voyageurs pour anticiper leurs actions, sans les inonder de publicités inadaptées », explique Nicolas Hauviller, responsable innovation dans le laboratoire de recherche de l’IA. Objectif : limiter la place des aléas. Et surtout, mieux les anticiper.
L’assistance aux personnes diminuées
Permettre aux malvoyants de lire le monde environnant : c’est le défi relevé par la start-up B2Bot. Son système d’audiodescription en temps réel convertit les images en phrases, pour les dire à l’oreille de la personne. Il « met des mots sur ce que l’on voit, ou que l’on devrait voir », résume son président, François Badaud. De son côté, le mastodonte IBM présente ses avancées sur un terrain inattendu : l’accompagnement des personnes âgées, à l’aide de multiples capteurs.
Et même quelques grammes de douceur
Il lance des petits cris d’aise, réagit à l’intensité des caresses et vous regarde avec de petits yeux d’amour. Voici Paro, craquant bébé phoque ramené du Japon par Inno3Med. «Ce robot y a été conçu pour pallier l’absence d’animaux dans les établissements de soins, indique Carla Rossini. Il a un vrai impact sur l’anxiété. Il n’est pas là pour remplacer les chiens ou chats, mais pour apaiser. » Le futur s’écrit parfois en douceur.