Pas de retour au pays pour les Italiens du club de volley de Cannes
« Trois joueuses et trois personnes du staff sont italiennes. On est tous ici, à Cannes. Et on ne rentrera pas tant que l’Italie n’aura pas levé l’interdiction de déplacement. Prévenir, c’est la chose la plus importante ! »
Riccardo Marchesi, 43 ans, originaire de Bologne, entraîne le club pro du RC Cannes. L’équipe des volleyeuses cannoises subit, à sa manière, les restrictions imposées par le gouvernement Conte. Pas sur le terrain sportif (pas à ce stade, du moins). Mais son entraîneur et ses six compatriotes sont temporairement coupés de leurs racines.
« Priorité à la santé »
« Après les mesures prises par l’Italie, nous avons décidé dès samedi soir d’interdire l’entrée en Italie, pour ne pas envenimer la situation, explique Riccardo Marchesi. En France, on ne se rend pas compte de la situation. C’est exactement celle que vivait l’Italie il y a deux semaines ! Dans cette situation, je crois que c’est une décision responsable. Pas seulement pour notre club. Mais aussi pour tous les supporters, tout le monde. »
L’entraîneur du Racing Club cannois rappelle que la Fédération française de volleyball a déjà adapté le protocole d’avant-match, épidémie oblige. Les joueuses ont interdiction de toucher le public ou les adversaires jusqu’à nouvel ordre, cite Riccardo Marchesi. « C’est très bien. Je ne suis pas du tout dans la psychose, je suis de nature optimiste. Mais là, il faut prendre des mesures responsables. Je pense que dans la vie, la santé est la priorité absolue. » Reste que ces jours-ci, les mesures s’enchaînent. Et les dilemmes avec. Le week-end prochain, Cannes accueille le « Final four » de la Coupe de
France. Elle attend notamment les joueuses de Mulhouse, alors que le Haut-Rhin est placé en « stade 2 avancé » de l’épidémie de Coronavirus.
Fataliste, Riccardo Marchesi s’en remet à la décision des autorités. « D’un point de vue sportif, j’ai envie de jouer, bien sûr. De l’autre, on a l’interdiction de jouer avec plus de 1000 spectateurs, là où on en attend 3000 ou 4000 ! On fera notre boulot s’il le faut. Pour l’instant, le “Final four” sera chez nous samedi et dimanche. »
Quoi qu’il advienne, l’entraîneur italien ne sera pas avec les siens à Bologne. Comme le week-end dernier : il avait annulé sa venue. « C’est cela qu’il faut faire. C’est un moment à passer. Mais si on ne le fait pas, on n’en sortira pas. » Le quadra relativise : « À nos grands-pères, on demandait de partir à la guerre. à nous, on nous demande de rester sur notre canapé. »