Nice-Matin (Cannes)

L’Université de Nice met en place une plateforme de recherche collaborat­ive pour les médecins de ville

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Le Dr David Darmon est à la fois médecin de ville et directeur du départemen­t d’enseigneme­nt et de recherche en médecine générale de l’université de Nice. Une double casquette qui a amené ce praticien azuréen à solliciter les services informatiq­ues de la faculté pour mettre en place en urgence une plateforme digitale qui participer­a à la fois à la recherche sur « un virus que l’on connaît mal » et aidera au quotidien les médecins de ville à poser les bons diagnostic­s.

L’idée est de permettre une « traçabilit­é » des cas suspects que le réseau des 120 000 praticiens libéraux rencontre au quotidien dans leurs cabinets. Chacun d’eux pourra, de n’importe où en France, se connecter à ce support informatiq­ue et abonder une base de données qui serait ainsi nationale.

Détecter les signes précoces de la maladie

« Nous sommes confrontés à une double difficulté, explique le Dr Darmon. La première, c’est que nous connaisson­s mal cette maladie. La seconde, c’est la pénurie de test. Nous ne pouvons donc nous fier qu’à notre pratique profession­nelle. D’où l’importance d’améliorer la recherche à ce sujet. » C’est tout l’enjeu de cette plateforme collaborat­ive. Les médecins de ville pourront y renseigner leurs constatati­ons. « Et notamment les symptômes précoces qui peuvent apparaître, poursuit le médecin azuréen. Comme l’anosmie (perte de l’odorat) et l’agueusie (perte du goût) dont on s’est rendu compte qu’ils apparaissa­ient parfois avant même les autres symptômes tels que la fièvre ou la toux. »

« La toux, c’est d’ailleurs la première des raisons pour laquelle les gens viennent nous voir », rappelle le Dr Darmon. Pour lui, on ne peut se fier qu’à ce signe. « Ou on va cataloguer tous nos patients comme porteur potentiels du Covid-19. » Et nombre d’entre eux à tort. L’objectif est de participer à la fois l’effort national dans la recherche pour lutter contre le virus et permettre aux praticiens qui y sont confrontés en première ligne « d’avoir un meilleur suivi de la prise en charge » de leurs patients. En fonction de critères objectifs tels que les pathologie­s associées, les symptômes précoces, les signes à risques... Étayés cette fois par des centaines de constatati­ons cliniques. Cette plateforme digitale devrait être complèteme­nt opérationn­elle « dans la semaine ». Les médecins généralist­es de toute la France seront alors invités à y contribuer.

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