Johanna Houdrouge (MIM) : « Tout le monde doit jouer le jeu »
Mercure international of Monaco (MIM), est un mastodonte du commerce international. Né en 1986, le groupe compte 5 000 salariés dans le monde dont une centaine en Principauté, affiche un chiffre d’affaires de 185 millions d’euros à Monaco et de près d’1 milliard dans le monde. À Fontvieille, où se trouve le siège de ce groupe fondé et dirigé par Adnan Houdrouge, on a anticipé la crise sanitaire. « Deux semaines avant la décision de confinement, en observant la situation en Italie, nous nous sommes préparés à généraliser le télétravail, raconte Johanna Houdrouge, administrateur de MIM. Pour tous les métiers où c’est possible, nous avons préparé notre système informatique et effectué tous les tests au domicile des salariés concernés. » Et dès le lundi 16 mars, décision était prise de vider l’open space du siège pour raisons sanitaires. Le lendemain, les deux magasins du groupe installés au centre commercial de Fontvieille, Courir et Aldo, baissaient à leur tour le rideau.
Depuis, une trentaine de salariés monégasques de MIM sont en CTTR : les douze employés des deux magasins et une vingtaine de personnes au siège. Les autres partagent leur temps entre télétravail et chômage partiel.
Suffisant pour passer la crise ? « L’aide de l’État pour payer le chômage technique à 100 % jusqu’à 1 800 euros est une bonne décision. C’est important pour nous. Le report des charges aussi, ça nous permet de préserver la trésorerie et d’avoir un peu d’oxygène pour les mois à venir. L’annulation pure et simple des loyers pour nos deux boutiques du centre commercial, c’est une mesure exceptionnelle. En revanche, je suis inquiète pour notre trésorerie en raison de l’arrêt de l’activité, ainsi que du poids du loyer que nous continuons à payer pour les 1 400 m2 de notre siège. Le gouvernement a incité les propriétaires privés à faire un effort. Le nôtre n’a pas encore pris de décision. » Johanna Houdrouge est aussi bailleur à Monaco. Elle loue un local commercial à une petite entreprise. «Si mon locataire venait me voir en me disant qu’il a des difficultés pour payer le loyer, je serais la première à accepter d’engager une discussion. Tout le monde doit jouer le jeu et faire un geste, afin d’éviter que des entreprises soient obligées de quitter Monaco et de s’installer ailleurs, où les loyers seront moins élevés. »