Plus d’un millier de marins infectés et ce n’est pas fini !
Florence Parly, ministre des Armées, a révélé que 1 081 marins du Charles-de-Gaulle et du groupe de bâtiments qui l’accompagnent, basés à Toulon, ont été testés positifs au Covid-19
Difficile de suivre l’épidémie de coronavirus qui frappe la Marine nationale, et plus particulièrement le groupe aéronaval constitué autour du porteavions Charles-De-Gaulle, tant la situation évolue rapidement. À peine est-il rendu public que le nombre de marins atteints du Covid-19 est déjà obsolète. Ceux qui ont suivi hier les auditions de Maryline Gygax Généro, directrice centrale du service de santé des armées, et de Florence Parly, ministre des Armées, respectivement devant les commissions de la Défense du Sénat et de l’Assemblée nationale, en ont fait l’expérience.
Seuls les bateaux toulonnais semblent touchés
Alors qu’un peu après 13 h, le nombre de 940 marins testés positifs au coronavirus était annoncé par le médecin général des armées Gygax Généro, la ministre en ajoutait 141 de plus deux heures plus tard ! Et ce bilan est loin d’être définitif, puisque les résultats de plusieurs centaines de tests sont encore attendus. Dans le détail, et si l’on ne tient compte que des chiffres de la ministre des Armées, les plus récents, sur les 1 081 marins infectés par le coronavirus, « 545 présentent des symptômes et sont tous sous surveillance médicale étroite du Service de santé des armées ».
Florence Parly s’est montrée très concernée par l’état de santé des marins. « C’est un sujet qui me tient éveillée, y compris chaque nuit, car quand vous êtes ministre des Armées, vous avez charge d’âme, et il est bien difficile de trouver le repos quand on sait certains de nos hommes atteints », a-t-elle confié aux députés. Avant de donner d’autres détails. À la date du 17 avril, « 24 marins sont hospitalisés à l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne de Toulon ». Un peu plus tôt dans l’après-midi, la directrice centrale du service de santé des armées avait précisé : « Parmi les patients hospitalisés, huit sont placés sous oxygénothérapie et un est en réanimation ». Autre information intéressante délivrée par Florence Parly : il semblerait que la totalité des marins infectés à ce jour soient basés à Toulon. « L’équipage de la frégate antisous-marine La Motte-Picquet, basée à Brest, a été autorisé, en raison des résultats négatifs de l’enquête épidémiologique qui a été conduite à son bord, à effectuer le confinement à domicile ». Idem pour le pétrolier ravitailleur Somme .« Une centaine de marins, dont les résultats sont négatifs, a été autorisée à respecter une période de confinement à domicile, tandis qu’une soixantaine d’autres, ‘‘des cas contact’’, reste confinée, par précaution, au centre d’instruction naval de Brest ».
Volonté de transparence
Au cours de son audition qu’elle a voulu publique, dans un souci de transparence, la ministre des Armées a également beaucoup insisté sur les deux enquêtes en cours. Elle a notamment déclaré : « J’ai demandé à ce que les conclusions, tant de l’enquête épidémiologique que de l’enquête de commandement soient rendues publiques, afin que chacun, marin, citoyen, parlementaire, puisse savoir ce qu’il s’est passé. Afin que la Marine, le ministère et nous tous, puissions collectivement tirer les leçons de cette situation inédite ».
Et elle s’est engagée à ce qu’un point d’étape, a minima, soit fait dans les deux semaines.
Pour terminer, Florence Parly a affirmé que la décontamination du Charles-De-Gaulle est déjà réalisée à 30 %. Mais le retour à la mer du porteavions n’est pas envisageable avant le mois de juin. Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, qui assistait également à l’audition de la commission de la Défense, est attendue à Toulon en début de semaine prochaine, a priori mardi 21 avril, pour apporter son soutien aux marins et s’assurer de leur bonne prise en charge.