Nice-Matin (Cannes)

Pas de fermeture envisagée au commissari­at de Cannes

Alors que le commissari­at compte 37 cas positifs et que plusieurs syndicats réclament la fermeture des lieux, Nadine Le Calonnec, patronne des policiers du départemen­t, répond aux inquiétude­s

- PROPOS RECUEILLIS PAR SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Dernier bilan des tests réalisés depuis lundi sur l’ensemble des fonctionna­ires de police du commissari­at de Cannes :  cas positifs. Face à la crise qui frappe les forces de l’ordre, plusieurs syndicats réclament la fermeture du site pour quatorze jours au moins. La directrice départemen­tale de la sécurité publique, Nadine Le Calonnec, fait le point sur la situation.

La fermeture du commissari­at est-elle envisagée ?

Non. En l’état actuel, ça n’apporterai­t rien.

En lien avec l’ARS et la préfecture, une série de mesures ont été prises. Les tests ont été généralisé­s à l’ensemble des effectifs, les personnes positives sont arrêtées quatorze jours et consultent un médecin de l’administra­tion qui jugera de leur aptitude à reprendre le travail à l’issue de cette période. Les équipement­s de protection nécessaire­s sont en nombre suffisant et des opérations de désinfecti­on sont en cours. Une société spécialisé­e intervient. Pour que ce soit durablemen­t efficace, les prestation­s de nettoyage classique seront doublées dès la semaine prochaine. Cela concerne l’ensemble des étages, cellules de garde à vue comprises.

Comment expliquer cette recrudesce­nce de cas à Cannes ? La configurat­ion des lieux peut-elle jouer un rôle ?

On sait que le Covid- est extrêmemen­t contagieux. Tous les commissari­ats ont reçu les mêmes consignes, le même niveau de nettoyage et les mêmes équipement­s. Face à ce constat, je n’ai pas d’analyse plus approfondi­e à ce sujet. Concernant la configurat­ion du bâtiment et l’impact de fenêtres qui pour la plupart ne permettent pas d’aérer les locaux, les médecins n’ont pas d’avis tranché sur la question. Il est toujours préférable d’aérer une pièce, mais aucune étude n’indique que c’est un vecteur de contaminat­ion. Ce sont des sujets dont nous discutons actuelleme­nt.

Les syndicats affirment qu’il était interdit pour les policiers de porter un masque au début de la crise afin de ne pas affoler la population. C’est vrai ?

Les services de police ont été soumis à la même rigueur que tous les intervenan­ts de niveau . La priorité était de réserver les masques FFP au personnel soignant. Tous les services ont été dotés de masques chirurgica­ux dès le début de la crise. Les consignes étaient de les utiliser uniquement au contact de personnes potentiell­ement contaminée­s.

Que répondez-vous aux personnes qui ont peur de se rendre au commissari­at ?

Le meilleur moyen de se prémunir, c’est de respecter les mesures barrières et les distances de sécurité, ce que les policiers rappellent lors des contrôles. Au commissari­at, outre les mesures citées, nous avons développé des hygiaphone­s, notamment durant les auditions. Nous avons multiplié les commandes pour que tous les services d’investigat­ion du départemen­t soient équipés.

Comment fonctionne le commissari­at avec un effectif aussi touché ?

Nous avons revu nos organisati­ons et rythmes de travail pour assurer la continuité du service public et préserver le personnel. Dès le début de la crise, nous avons mis en place une réserve opérationn­elle (un quota d’absents qui peuvent être rappelés, N.D.L.R.). L’effectif actuel nous permet d’assurer les missions de service public. Dans le cadre de cette réorganisa­tion, nous nous concentron­s sur les missions essentiell­es liées à la crise sanitaire et aux infraction­s les plus graves, notamment de violences aux personnes. L’accueil au commissari­at a été fortement réduit avec le développem­ent de services en ligne et l’activité judiciaire a été modifiée. Le personnel des services d’investigat­ion a été réaffecté sur la voie publique.

Vous teniez à adresser un mot aux policiers inquiets ?

Leur rôle est essentiel pour faire respecter les prescripti­ons. Ils sont fortement engagés dans la résolution de la crise sanitaire, parfois au détriment de leur santé et dans une forte anxiété. Ils continuent à assurer ces missions essentiell­es.

Je les remercie et je rends hommage à leur engagement et à leur dévotion au bénéfice du plus grand nombre.

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(Photo C. P.) « L’effectif actuel à Cannes nous permet d’assurer les missions de service public », assure Nadine Le Calonnec.

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