Quelle crainte pour l’après-confinement ?
Michaël Piva et Virginie Buissé s’inquiètent de l’après-confinement. Entre autres parce que tous les projets qu’ils avaient mis en place pour leurs patients sont tombés à l’eau avec la fermeture de bon nombre de structures qu’auraient pu intégrer. Parce que beaucoup auront été isolés, aussi, trop peu entourés. Les professionnels ont déjà constaté des aggravations de pathologies chroniques, des décompensations, des dépressions ou encore des états délirants. « La situation va nous obliger à tout remettre à plat. Autant les troubles lourds on peut les anticiper parce qu’il y a une constance : soit les personnes suivent un traitement qui les garde en équilibre, soit elles ont des crises. Alors avec une bonne gestion du traitement et une bonne écoute, cela peut bien se passer. Autant ce sera plus compliqué pour ceux qui ont juste des névroses. Énormément de paramètres entrent en jeu, difficile de savoir comment ils vont réagir... », résume Michaël Piva. Il sera nécessaire de se réinventer, opine Virginie Buissé. « Ce travail se fera au niveau local, même si l’hôpital Sainte-Marie nous aidera pour avoir une uniformité. » Car le centre mentonnais répond à des caractéristiques propres au territoire, les professionnels du centre étant confrontés à plus de troubles différents qu’ailleurs. Dépression, névrose, traumatismes, troubles psychologiques graves, problèmes sociaux - quand ce n’est pas un ensemble de tout. Une diversité de pathologies en partie liée à une carence en psychologues libéraux sur le secteur, Saint-Michel devenant un centre névralgique en matière de santé mentale.