Nice-Matin (Cannes)

Toute une vie au rythme des notes de parfum

- CORINNE JULIEN BOTTONI

Une plongée hebdomadai­re dans l’univers de la parfumerie avec l’un de ceux qui contribuen­t à cette industrie  % grassoise.

La passion du monde du parfum et des arômes se transmet souvent d’une génération à l’autre. Il en est ainsi pour Philippe Massé qui, dès son plus jeune âge a vécu dans un univers d’effluves enivrants. La passion qui l’étreint dès qu’il aborde ce domaine, s’avère si forte, qu’il la transmet à ses interlocut­eurs. Soudain, les profanes que nous sommes, n’ont de cesse que d’entendre le président de Prodarom, évoquer son enfance et son parcours exceptionn­el qui lui a permis de passer quarante-cinq ans de sa vie au service de la parfumerie.

« Mon grand-père, Edmond Spiteri, chef d’entreprise et fournisseu­r de matières premières, dirigeait une usine installée à Blida, en Algérie. Il souhaitait que je lui succède à la tête de son entreprise qui employait alors plus de quatre cents personnes. On le surnommait le roi du géranium, tant les fleurs qu’il traitait étaient superbes. »

Et de préciser que, lors de son premier stage effectué chez Roure, en 1971, son aïeul était le principal fournisseu­r de géranium, néroli et autre concrète de jasmin pour ce fleuron de la parfumerie grassoise.

Au coeur des champs de lavandes

À son décès, deux ans plus tard, le jeune homme ne peut concrétise­r ce projet et il signe son premier contrat chez Roure fils et Justin Dupont.

« J’ai eu beaucoup de chance, car j’ai effectué des stages de formation à l’école de parfumerie, en passant ensuite au sein de tous les départemen­ts de production, d’analyse et de recherche de la société. » Philippe Massé se souvient avec émotion, des visites effectuées sur le plateau de Valensole, au milieu des champs de lavandes.

« Les abeilles butinaient autour de nous. On revenait à Grasse avec des pots de miel dont je me rappelle encore la saveur. » En 1980, Philippe Massé, installe une filiale au Japon où il demeurera sept ans, accompagné de son épouse et de ses deux enfants, le troisième naîtra d’ailleurs au Pays du Soleil Levant. De retour à Paris, il assure la fonction de directeur internatio­nal du groupe Roure, puis de Givaudan-Roure. C’est alors qu’on lui propose d’être le représenta­nt du groupe, au sein de Prodarom. Toujours aussi passionné, Philippe Massé s’adonne avec ferveur à cette nouvelle fonction, persuadé que cet organisme reconnu, défend les intérêts de l’industrie et de tous les adhérents.

Président de l’institutio­n depuis 2012, le parfumeur poursuit avec brio, le travail de représenta­tion et de promotion de l’industrie nationale et locale des produits aromatique­s, prenant la suite de son prédécesse­ur Han Paul Bodifée. Aujourd’hui, Philippe Massé consacre sa retraite au parfum, comme il l’a toujours fait, durant sa vie profession­nelle. Il réserve son temps libre, à sa famille, au patrimoine et à la lecture. Cet amour de la littératur­e lui a été transmis par sa maman qui a tenu des années durant, la librairie « Les Beaux livres », sise sur le Jeu-de-Ballon. Philippe Massé reste ainsi le digne héritier de son grand-père qui a su lui transmettr­e sa passion pour le parfum.

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(Photos DR et C.J.B.) Philippe Massé avec l’équipe de Roure cidessus.
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