Nice-Matin (Cannes)

CES NOUVELLES QUI FONT DU BIEN

1 er week-end déconfiné Les plages rouvrent Des primes pour les soignants

- NANCY CATTAN

Depuis des mois, on nous, on vous abreuve de mauvaises nouvelles, avec ce décompte macabre des décès journalier­s imputés au Covid-19. Nous avons subi ces informatio­ns sagement enfermés chez nous pendant 55 jours. C’était pour la bonne cause. Rester confinés pour permettre au système hospitalie­r de faire face à l’afflux de malades. Personne – ou presque – pendant ces 55 jours ne s’est osé à contester les mesures drastiques qui ont été prises pour limiter la circulatio­n du virus, et « aplatir la courbe ».

En Slovénie, l’épidémie est terminée, selon les autorités

Tout le monde peut aujourd’hui s’enorgueill­ir d’avoir participé à atteindre cet objectif, au moins dans la plupart de nos régions. Depuis plusieurs jours, de façon régulière et constante, les lits de réanimatio­n dont les images resteront à jamais gravées dans la mémoire collective, se vident (voir infographi­e ci-contre). Des unités Covid, ouvertes à la hâte dans des établissem­ents publics et privés, sont fermées. Certaines, en Paca au moins, n’ont jamais vu passer de malades. Parmi les dizaines de milliers de tests diagnostiq­ues réalisés, le nombre de positifs chute.

Un peu partout dans le monde, des signaux positifs sont envoyés. À partir de lundi prochain, Rome, si durement touchée, va ainsi accélérer son déconfinem­ent en autorisant l’ouverture de certains magasins. La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont, de leur côté, rouvert leurs frontières communes. Et la Slovénie va jusqu’à proclamer la fin de l’épidémie de Covid-19 sur son territoire. Autant de raisons d’espérer que le pire est derrière nous. Que dans quelques mois, le Covid-19 sera peutêtre vaincu. D’autant que certains experts en santé publique, à l’instar du Pr Christian Pradier, se risquent à déclarer que l’éventualit­é d’une deuxième vague est très improbable (lire interview ci-contre). D’autant que jamais depuis des mois, nous n’avons été aussi proches de voir un vaccin arriver, avec plus de 100 projets en lice dans le monde, une dizaine d’essais cliniques déjà en cours…

La recherche vaccinale, au niveau mondial, aura su faire preuve d’une réactivité stupéfiant­e. Les recherches sur les traitement­s, plus controvers­ées, n’ont certes pas encore abouti. Mais peut-être ont-elles fait les frais de procédures dont nos pays (trop) civilisés ont du mal à se départir, même en situation d’urgence.

Baisse drastique de la pollution

Oui, il y a aussi de quoi se réjouir lorsque l’on apprend que la pollution de l’air, responsabl­e de près de 400 000 décès prématurés chaque année, a baissé drastiquem­ent en Europe pendant la période de confinemen­t. Plus de onze mille vies auraient été épargnées grâce à cette diminution. Se réjouir, mais n’en tirer aucune gloire. Ces effets bénéfiques ne relèvent d’aucune action politique, ni de mobilisati­on citoyenne.

Il est peu probable qu’il y aura un « avant » et un « après » Covid. Deux mois de confinemen­t ne suffisent pas à modifier profondéme­nt des comporteme­nts. Au mieux (ou au pire), ils amplifiero­nt des tendances. Tendance au repli sur soi, pour certains. Tendance à se penser au sein d’un collectif pour d’autres. Mais deux mois de confinemen­t auront fourni des informatio­ns capitales sur les capacités d’une société à se réinventer alors qu’elle pensait la chronique annoncée. Il serait dommage de ne pas utiliser ces informatio­ns pour bâtir un monde meilleur.

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