Les municipales n’auraient pas ou que peu contribué à disséminer le virus
Le 1er tour des élections municipales, le 15 mars, n’a «pas contribué statistiquement » à la propagation du coronavirus, selon une étude conduite par des statisticiens et des épidémiologistes et publiée hier par Le Monde. Elle n’a toutefois « pas encore subi l’expertise par les pairs préalable à toute publication par une revue scientifique », précise le quotidien. Les auteurs de cette analyse ont confronté les chiffres de la participation à l’échelle des départements et la progression du coronavirus au niveau local. « Nous n’avons pas trouvé d’effet statistique du niveau de participation dans chaque département sur les hospitalisations ultérieures pour Covid-19, mesurées localement », indique Jean-David Zeitoun, du Centre d’épidémiologie clinique de l’HôtelDieu à Paris, coordinateur de l’étude. « Dit autrement, ce n’est pas parce que les gens sont plus allés voter dans un département donné que la maladie s’y est propagée plus rapidement en matière d’hospitalisations », souligne-t-il. Plusieurs assesseurs et élus, souvent très impliqués dans la campagne électorale, avaient été victimes du virus après le 1er tour, ce qui avait alimenté la polémique sur le maintien du vote en pleine épidémie.
Le scrutin du 15 mars s’est aussi soldé par une envolée de 18 points de l’abstention par rapport à 2014. Nationalement, elle a dépassé 55 %. Cependant, « le différentiel d’abstention, par rapport à 2014, a pu être du même ordre dans des communes du Grand-Est, très touchées, que dans des régions de l’Ouest où la maladie était encore très rare », souligne Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop et coauteur de ces travaux. Le Conseil scientifique doit donner la semaine prochaine son avis sur la possibilité ou non d’organiser fin juin le second tour du scrutin.