Colagreco à Menton : « L’ouverture des frontières sera très importante »
Mauro Colagreco est toujours en mouvement. Durant le confinement, avec des collaborateurs bénévoles, il a préparé tous les mardis et tous les jeudis 70 repas complets. Pour en offrir 50 aux soignants de l’hôpital de
Menton, les autres aux sansabri de la commune.
«Son» Mirazur, meilleur restaurant du monde selon le classement britannique
50 Best, aura survécu.
« Grâce à nos économies. Et avec l’aide de l’État, via le chômage partiel. Même si nous avons décidé de compléter pour que nos 65 salariés n’aient pas de manque à gagner. »
Coup de pouce que le jeune chef trois-étoiles et son épouse Julia ont pu s’autoriser « après une année exceptionnelle ». Le moment, soulignet-il, est difficile pour toute la profession. « Nous passons tous par la même épreuve, qu’il faut essayer de traverser le mieux possible. Dans notre cas, nos efforts ont été anéantis d’un jour à l’autre, ce n’est pas drôle, je peux l’assurer. Nous en avons pris notre parti. »
Le retour des clients
Mauro et Julia Colagreco ont profité de cette parenthèse imposée pour aménager le 3e étage, ce qui permettra d’amortir les conséquences de la distanciation physique. Ici, ce sera deux mètres entre les clients. Reviendront-ils ? Oui, bien sûr. « Dans un premier temps, les étrangers nous manqueront. L’ouverture des frontières sera très importante pour la Côte d’Azur. L’Italie, déjà. Nous avons, heureusement, des amateurs dans la région et en France. On a donc bon espoir. D’autant que nous ne servons que 35 couverts par service. Ce sera plus compliqué pour les établissements dont l’équation économique repose sur le nombre. »
Ouvrir cet été est un impératif absolu. Avant le confinement, le Mirazur affichait complet jusqu’à la fin de l’année.