Retour sur les festivités et le folklore du joli mois de mai
Retrouvez, comme chaque semaine, la rubique d’art et d’histoire du pays mentonnais
Àla fin du XVIIIe siècle, dans la principauté de Monaco, on raconte que les amants, le 1er du mois de mai, faisaient planter devant la porte de leurs maîtresses, un grand arbre ; on l’appelait le « Mai ». Il était soit garni de guirlandes fleuries ou de rubans. En 1830, cette manifestation avait disparu. Il en était demeuré la coutume de planter le « Mai » dans chaque rue. La jeunesse venait danser autour en chantant et cela pendant plusieurs dimanches.
En mai 1848, la jeunesse mentonnaise planta l’arbre de Mai à la place des Logettes. Après l’avoir décoré, elle tourna le « Mai ». Elle s’en alla ensuite en chantant par les rues jusqu’à l’ex place Saint-Honoré, devenue place de la Révolution. Là, elle reprit ses chants et danses en hommage à la liberté retrouvée.
À la fin du siècle dernier (fin XIXe), l’arbre de Mai est remplacé par un arrangement floral suspendu sur la place par des cordes, entre deux fenêtres. Pendant les soirs de mai, jeunes et moins jeunes venaient « tourner le Mai ». C’est là que se nouaient idylles, intrigues amusantes. C’est là surtout que se conservait et se transmettait par la tradition orale, le trésor de la poésie populaire, l’âme du pays dans ce qu’elle a de plus savoureux et de plus spontané. Les danses qui se pratiquaient sous le Mai fleuri, étaient fort simples. À Menton, on les appelait « Ou brandi » (les branles ou brandes du Moyen-Âge) qui se dansaient à pas glissés et comptés.
Chants, danses et élection d’une reine
Après la guerre de 1914, les « Mais » ont perdu de leur importance. Ils devaient revenir en force en 1926 et, sa coutume, se prolonger jusqu’aux années 1960. Chaque quartier rivalisait dans la confection du motif floral ; une reine des Mais était élue à la fin du mois. Les Mais se terminaient par une grande fête de folklore, des bals populaires, chants et danses. Aujourd’hui, on ne tourne plus les Mais, on ne chante plus sur la place « le romarin fleuri », « le petit panier ».
Les Mais ont peu à peu disparu. Mais la tradition est la plus forte. Les Niçois continuent de fêter les Mais et la municipalité de Menton a organisé ces dernières années au « Pian » de belles fêtes des « Mais ».
Voici un extrait de la finale du Pichan cavagnet de Louis Moreno et Angelo Graffione de la Capeline de Menton : « Beaux jeunes gens venez ici / vous qui cherchez une épouse / sous le mai fleuri / il y aura de belles soirées / et si vous le voulez / il y en aura des mariées / sans dot nous aurons assez / avec un sol que vous nous donnerez. / Au bras, le petit panier / où allez-vous belles jeunes filles / taille fine et le pas léger / au bras le petit panier ».