Le Royal Antibes rouvre et lutte comme il peut
Après deux mois de fermeture, l’établissement quatre étoiles, situé dans le quartier de l’Îlette a repris son activité en début de semaine avec des mesures sanitaires strictes à appliquer
C’est un véritable chamboulement. Un nouveau mode de fonctionnement à assimiler pour gérants et employés. Fermé pendant près de deux mois, le Royal Antibes a rouvert ses portes ce lundi 11 mai et peut de nouveau accueillir sa clientèle dans une partie de l’établissement malgré le contexte. Un choix mûrement réfléchi qui implique de nombreux changements en interne.
« On a dû procéder à des achats pour protéger notre personnel, développe la directrice Magali Saillet. On a modifié les procédures d’entretien et de ménage. Les passages sont beaucoup plus fréquents, on utilise du matériel unique et jetable pour chaque chambre, on s’est muni de gel hydroalcoolique et de masques, on a protégé la réception... Malgré ça, on essaie d’impacter le moins possible nos clients. »
Pour s’adapter et limiter les contacts, la direction de l’établissement ne sert plus de repas et n’accompagne plus la clientèle jusqu’aux portes des chambres. Les suites avec cuisine individuelle sont les seules disponibles depuis la réouverture. « L’idée, c’est de pouvoir faire venir le client qui a besoin de changer d’air. Mais il faut qu’il soit totalement autonome et qu’il puisse se nourrir seul, avec ces cuisines c’est possible. »
« On se bat, on ouvre et on essaie »
Le Royal Antibes entend profiter de cette reprise en douceur pour préparer la suite malgré la situation critique pour le monde de l’hôtellerie. « On a pris la décision de rouvrir avec des effectifs réduits, c’était surtout pour tester les procédures mises en place et pouvoir adapter le fonctionnement au fil du temps. On n’a absolument aucune visibilité, on est plus sur un afflux d’annulations que de réservations...»
Les dernières annonces du gouvernement ont quelque peu rassuré la directrice. « A priori, on pourra rouvrir la restauration début juin mais on reste dans un futur incertain (voir encadré), ce sera du room service. On note un pas en avant en direction du tourisme. Les plages ? Je ne sais pas du tout ce qu’il en sera. On est tous pendu aux annonces du gouvernement. »
En attendant, Magali Saillet tente d’avancer avec les moyens du moment. « On se bat, on ouvre et on essaie d’être présent pour nos clients. On essaie de tenir comme on peut. Oui, il y a les aides de l’état et beaucoup de promesses mais on verra si ça se concrétise réellement. On a quand même perdu énormément de chiffres d’affaires, pas loin de 300 000 euros entre les mois de mars et avril ! L’hôtellerie, ce n’est pas de la marchandise de stockage. On ne le rattrapera pas. »
% des hôtels toujours fermés
Président de l’UMIH, Henry Mathey est inquiet pour l’avenir du secteur du tourisme dans la totalité du bassin antibois. Si le Royal Antibes a pu rouvrir l’accès à ses suites, ce n’est pas le cas de la majorité des hôtels d’Antibes et de Juan-lesPins. « À part deux ou trois petits hôtels qui n’ont pas d’employés et qui ont décidé d’ouvrir, % des établissements seront encore fermés jusqu’à nouvel ordre. Certains réfléchissent mais tout dépendra aussi du niveau des réservations. Ce n’est pas encore la joie ! On joue une partie très cruciale, tout est hypothétique. »
Un point sur la situation sera fait le mai prochain mais les dernières annonces du gouvernement n’ont pas rassuré le président du syndicat de l’hôtellerie et de la restauration. «Iln’yapasde date officielle, on parle du juin pour les zones vertes mais c’est sous condition que rien ne se passe d’ici là. »