Nice-Matin (Cannes)

L’ÉCONOMIE AZURÉENNE SOUS PERFUSION

Quelque 4 000 établissem­ents du secondaire accueillen­t aujourd’hui leurs élèves les plus jeunes. Mais par petits groupes, en alternance, et avec masque obligatoir­e

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Après le retour de 1,4 million d’écoliers la semaine dernière, c’est au tour des collégiens de reprendre le chemin de leurs établissem­ents : 85 % de ces derniers, soit environ 4 000, rouvrent partiellem­ent leurs portes dans les régions en vert. Quelque 150 000 élèves de 6e et 5e sont concernés. Le sort des collèges en zone rouge doit être tranché à la fin du mois, tout comme celui des lycées. Une rentrée dans des conditions particuliè­res, avec le port du masque obligatoir­e pour professeur­s et élèves, et des mesures sanitaires strictes. Les collèges ont eu un peu plus de temps que les écoles primaires pour se préparer, mais « cela reste une organisati­on très compliquée à mettre en place », confie Audrey Chanonat, principale d’un collège à La Rochelle et responsabl­e au SNPDEN, premier syndicat des chefs d’établissem­ent.

« Bon sens, pragmatism­e et adaptation »

« Dans la dernière ligne droite, on réagence les salles de classe, on enlève des meubles pour respecter la distanciat­ion, on colle du scotch par terre… », énumère-t-elle. « On est en train de réinventer une nouvelle école, mais dans un laps de temps qui demeure extrêmemen­t court. » « Tout repose actuelleme­nt sur beaucoup de bon sens, de pragmatism­e et d’adaptation », souligne cette principale. À partir d’aujourd’hui, elle accueiller­a «entre55%et60%» des 6es et 5es, par groupes de « 8 à 10 élèves en demi-journée », « le maximum que l’on puisse recevoir, car nos salles de classe ne font qu’entre 35 et 38 m2 ». Mais, elle en reste convaincue, « il faut rouvrir, car c’est très important que les élèves reprennent contact avec l’école ».

Et « avec les copines ! », se réjouit déjà Stella, en 6e dans un collège de Dinan (Côtesd’Armor) : « Je ne tiens plus, j’ai trop envie de les retrouver, je ne les ai pas vues depuis deux mois, c’est trop long. » Elle sait déjà que «les deux journées de cours » qu’elle aura par semaine « ne seront pas vraiment des cours » mais « l’occasion de faire le point sur tout ce qu’on est censé avoir retenu ». « Et ça c’est rassurant », estime-t-elle. Le port du masque obligatoir­e ? « Ça va être un peu étrange, forcément, mais on va s’y faire. Pas le choix », résume-t-elle, se demandant s’il lui en faudra « peut-être deux chaque jour ».

Aux termes des récentes modificati­ons du protocole sanitaire dans les collèges, le port du masque reste obligatoir­e pour les élèves et le devient aussi pour les professeur­s. Du côté du ministère, on assure que « des stocks importants ont été envoyés aux rectorats ces deux dernières semaines ». « D’après le retour de collègues, il y a beaucoup d’endroits où les masques ne sont parfois pas arrivés », regrette Anne-Sophie Legrand, responsabl­e du secteur collège au Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. « On a l’impression que ça va quand même un peu trop vite. »

« On a perdu beaucoup de monde en route »

Chaque collège décide de l’alternance des petits groupes, soit en demi-journée, une semaine sur deux ou par bloc de journée. Dans la classe de Sophie, professeur­e de mathématiq­ues dans un collège de Grisolles (Tarn-et-Garonne), « les 6es vont venir le lundi et le jeudi, les 5es le mardi et le vendredi, pour 7 heures par journée et 10 élèves par classe attribuée, dont ils ne bougeront pas. »

« Priorité a été donnée aux enfants de personnels soignants, ceux en précarité numérique et aux décrocheur­s scolaires », souligne cette enseignant­e. Pour Nicolas Anoto, professeur d’histoire-géographie dans un collège d’éducation prioritair­e de Béziers et délégué national SE-UNSA, « l’objectif pédagogiqu­e va être de reprendre contact avec nos élèves et de faire le point, car on a malheureus­ement perdu beaucoup de monde en route », assure-t-il.

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