Nice-Matin (Cannes)

Syndicats et patronat s’inquiètent de l’après Covid-

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L’économie azuréenne regarde avec inquiétude le gouffre économique que la crise va ouvrir après son passage. La réduction au er juin des mesures de chômage partiel ne laisse pas d’inquiéter le monde de l’entreprise. Muriel Pénicaud, ministre du Travail, estime en effet que l’État n’a pas pour vocation « à continuer de payer l’intégralit­é des salaires du secteur privé ». Le chômage partiel restera toutefois en vigueur pour les secteurs non autorisés à reprendre leur activité au er juin.

« Le patronat souhaite que le chômage partiel soit calé sur la réalité de l’économie. L’accompagne­ment doit être plus long pour l’hôtellerie, la restaurati­on et les métiers connexes », estime Julien Riera, directeur général de L’Union pour l’entreprise (Medef et CGPME). Il considère que l’arrêt de l’activité économique étant du ressort de l’État, il lui appartient d’en accompagne­r efficaceme­nt la reprise.

Dans une note du  mai, l’Observatoi­re français des conjonctur­es économique­s (OFCE) estime de son côté que le confinemen­t a engendré une perte minimum de , milliards d’euros de revenus pour les salariés, soit  euros en moyenne pour  semaines de chômage partiel contraint. Les syndicats s’alarment. «La crise va entraîner des faillites d’établissem­ents, de bars, de restaurant­s », redoute Gérard Ré, secrétaire général de l’union départemen­tale CGT des Alpes-Maritimes. « Nous nous inquiétons aussi beaucoup pour la zone aéroportur­aire. Quand va-telle rouvrir ? Beaucoup de salariés sont touchés, dont certains peu qualifiés, avec des contrats précaires. »

La CGT a d’ailleurs demandé une table ronde au préfet sur la situation particuliè­re de l’aéroport. Gérard Ré s’inquiète d’un autre sujet : « On voit bien que le gouverneme­nt s’est saisi de l’urgence sanitaire pour faire passer en force des restrictio­ns du droit et du droit du travail. Cela risque d’être du chantage à l’emploi, une remise en cause des congés, des jours fériés. Et ce sont eux qui sont déjà épuisés par la crise qui devront de nouveau faire des efforts. »

Pour la secrétaire départemen­tale de la CFDT, l’après-crise devra s’appuyer sur un dialogue social

« constructi­f » entre salariés et patron. « On a bien vu qu’il a été cassé par la crise. »

Elle estime que les patrons ne pourront plus diriger leur entreprise comme avant la crise : « Il faudra réinventer l’entreprise, parler télé-travail. Que les entreprise­s relocalise­nt, arrêtent de faire des séminaires à l’étranger, même si les tarifs peuvent être parfois plus attractifs. Pour cela nous devons peut-être repenser notre grille tarifaire afin de faire revenir tourisme d’affaires et séminaires. »

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