Appel à la prière à Bon Voyage : « fake news », « erreur » et vérité
Pour #Ramadan, l’appel à la prière islamique résonne sur le quartier Bon Voyage à #Nice06. L’occasion est saisie par certains pour gagner du terrain et imposer leurs normes. Face à leur volonté de sécession, Stop à la soumission ! » Telle est la teneur du premier tweet du conseiller régional RN Philippe Vardon à ce sujet, le 27 avril dernier, accompagné d’une vidéo où on entend cet appel à la prière dans le quartier. Tweet, suivi par d’autres, le 30 avril, comprenant un montage vidéo où retentit encore cet appel, avec en incrustation les dates présumées auxquelles il a été filmé : le lundi 27 avril, le mardi 28 avril, le mercredi 29 avril… Et encore un tweet le 11 mai, du Facebook Live que l’élu RN réalise en direct du
(1) quartier, avec toujours le même appel en fond. Et Philippe Vardon d’affirmer que depuis le début du ramadan, cet appel est quotidien et n’a pas cessé. Version qu’il maintenait en fin de semaine, en affirmant que cela avait duré « au moins jusqu’à mercredi ». « On est dans le trouble à la tranquillité publique. On impose quelque chose à tout le quartier, et qui plus est, quelque chose de religieux. C’est du prosélytisme. Et en plus, on a appris que cet appel provenait de la mosquée située dans des locaux appartenant à la Ville… »
La Ville a saisi le préfet
Mais la Ville conteste la version de Philippe Vardon. Si elle est au courant d’un appel à la prière de ce type, elle nie le fait qu’il ait été quotidien et que la situation perdure : « Il s’agit d’une nouvelle fake news de la part d’un candidat qui continue pendant la crise sanitaire à faire de la politique de bas étage. Un appel à la prière inapproprié a bien eu à la fin du mois d’avril. La police est intervenue et le maire de Nice s’est bien préoccupé de cette situation contrairement à ce que prétend le candidat identitaire ». La Ville confirme l’origine de cet appel, à savoir la mosquée ElFeth, gérée par l’association Amen, et membre de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam). Et elle indique avoir réglé la situation « d’abord en écrivant à l’imam et en lui indiquant que si ces faits se reproduisaient, il demanderait de mettre fin au bail. Ensuite, en saisissant le préfet qui a confirmé au maire, que contrairement à ce que dit Monsieur Vardon, il n’y a plus aucun appel depuis cette intervention ». La préfecture s’est bornée à confirmer la version de la municipalité. Selon nos sources, aucune plainte n’a été déposée à ce sujet.
La mosquée « assume la responsabilité »
La mosquée El-Feth a reconnu « une erreur », sans pour autant l’expliquer, comme le confirme aussi un communiqué du Conseil régional du culte musulman (CRCM) Sud Paca : « Suite à l’appel à la prière annonçant la rupture du jeûne qui a été lancé à la mosquée El Feth au quartier Roquebillière, le Crcm Sud-paca en accord avec les dirigeants et l’ensemble des fidèles tient à préciser que la pratique religieuse ne peut se réaliser qu’en parfait accord avec les lois et les autorisations nationales et locales de notre pays, loin de toute provocation qui sème le doute la discorde et la méfiance. La mosquée El Feth qui a pris des mesures strictes pour arrêter cet appel, considère que cette erreur dont elle assume entièrement la responsabilité est regrettable ».
1) L’application Facebook le stipule, sur la page du candidat : « Philippe Vardon était en direct, le 11 mai à 20 h 48 ».