Nice-Matin (Cannes)

Benchetrit « garde la motivation »

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Comme tous les joueurs de tennis, Elliot Benchetrit est dans l’incertitud­e. Le Niçois de 21 ans ne sait pas quand sa saison va pouvoir repartir. Un avenir indécis qui ne touche pas trop le moral du 208e mondial, d’un naturel positif. « Certes, ce n’est pas la vie normale. Des choses simples comme pouvoir aller au restaurant me manquent, mais je garde la motivation. J’ai la chance d’avoir un court de tennis chez mes parents à Nice, j’ai pu continuer à m’entraîner, et bien travailler. En plus, j’avais un bon partenaire avec le petit frère de ma copine, âgé de 18 ans, qui est classé 0 », explique celui qui venait de faire son entrée dans le “top 200” (198e) avant le confinemen­t. Habituelle­ment, Elliot est toujours entre deux avions, deux trains. Cette pause forcée lui a offert du temps. Ce qui lui a permis de découvrir d’autres horizons. « Ma copine travaille dans la partie commercial­e d’une société de purificate­ur d’air (voir notre édition du 14 mai) .Je l’aide dans son activité, cela me fait découvrir le monde de l’entreprise ».

Pendant cette trêve tennistiqu­e, un débat - initié par

Novak Djokovic - est également venu nourrir l’actualité : celui de l’aide financière aux joueurs classés au-delà de la 250e place mondiale, versée par les meilleurs mondiaux. Certains ont tout de suite adhéré, d’autres, à l’image de Dominic Thiem, sont bien plus réticents. « Je comprends les deux points de vue, estime le Niçois. Ily a des joueurs dans le “top 100” qui sont jeunes et qui n’ont pas encore gagné beaucoup d’argent. Il faut savoir qu’ils ont énormément de frais, entre les déplacemen­ts lointains, les coûts du coach, du kiné... Nous sommes dans un sport individuel, il n’y a pas d’obligation d’aider ses adversaire­s. Mais pour d’autres, le quotidien peut être difficile. Depuis le début du confinemen­t, on n’a pas touché un centime. Et le début de saison en Australie coûte extrêmemen­t cher. Pour gagner de l’argent, il faut vraiment faire de belles perfs ».

Les Grands Chelems : « Une grande partie de notre gagne-pain »

D’autant que des tournois très rémunérate­urs ont déjà annulé leur édition 2020. A commencer par Wimbledon, ce qui représente un important manque à gagner. «Je suis logé chez mes parents et je paie mon coach à la semaine, donc en ce moment je n’ai pas de frais énormes. Mais pour les joueurs qui ont mon classement, passer les qualifs d’un Grand Chelem, c’est une grande partie de notre gagne-pain », assure celui qui a franchi cet obstacle sur les derniers tournois de Roland-Garros, de l’US Open et de l’Open d’Australie.

Même si le calendrier reste flou, l’Azuréen s’accroche à ce qui reste encore programmé. « L’US Open, Roland. Bien sûr que je préférerai­s jouer devant du public, mais même si ça doit se jouer à huis-clos, ça nous ferait du bien autant financière­ment que moralement ».

La Niçoise s’est réjouie la semaine dernière d’avoir pu retrouver les courts de l’Academy Mouratoglo­u à Sophia Antipolis, qu’elle fréquente habituelle­ment. « Freedom » (liberté), s’est exprimée la e joueuse mondiale sur les réseaux sociaux. (Photo Instagram)

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Exercice physique de la “chaise” avec du poids pour Elliot Benchetrit. (DR)

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