« D’une stupidité sans nom de dire : “Attention, si tu te trompes, tu dégages !” »
Julien Fournier, directeur de football à l’OGC Nice
biais de la vidéo par exemple. Le volet administratif et logistique ne fait absolument pas partie de leurs prérogatives. La gestion de l’information est capitale dans notre processus. C’est bien beau de voir un bon joueur, mais si c’est après tout le monde.
Les décisions collégiales, dites-vous depuis des années. C’est encore lecas?
Oui, tout à fait. Le fonctionnement est horizontal. Il n’y a pas de hiérarchie au sein de notre cellule.
Le coach est également inclus dans le processus ?
Bien sûr. Il fait partie intégrante du processus de décision, même si au départ c’est le club qui impulse, avec une identité de joueurs bien précise. Ensuite, l’entraîneur a le droit de ne pas aimer ce qu’on lui propose. C’est aussi pour ça qu’il ne vaut mieux pas se tromper sur l’identité de l’entraîneur.
Les discussions peuvent donc parfois être animées lors des réunions de recrutement…
Oui, parfois, mais le plus important pour un scout est de ne pas être dicté par son ego. Car c’est un métier de frustration. Sur dix joueurs proposés, on en fait souvent un au mieux, pour diverses raisons. Dans notre fonctionnement, la parole est libre. Chacun sait qu’il a le droit d’exprimer son point de vue. Quand l’un d’entre eux a des convictions fortes sur un joueur, il doit essayer de convaincre. Cela me plaît.
Vous leur mettez une grosse pression ?
On se la met tous, mais elle n’est pas négative. Ce serait même d’une stupidité sans nom de dire : « Attention, si tu trompes, tu dégages ! » Ce sont des passionnés, qui travaillent dans l’ombre. Les joueurs ne les connaissent même pas parfois, c’est en partie de ma faute.