Maxime, confiné dans un programme Netflix
Ce résident monégasque a participé à The Circle Game, un phénomène outre-Atlantique où des candidats confinés interagissent via un réseau social. Le but ? Être le plus populaire de tous
Un confinement prématuré, avant que le Covid-19 ne s’invite comme un sujet brûlant d’actualité. Sans mettre un doigt de pied dehors, sans réelle notion du temps, sans aucune interaction possible avec ses proches. L’hiver dernier, Maxime Merkouchenko a pris part à une curieuse expérience en intégrant, au terme d’un casting estival, la mouture hexagonale du programme The Circle Game (1). Un pur produit de Netflix, comme la plateforme sait en pondre. Ce résident monégasque d’origine ukrainienne, 25 printemps au compteur, et sept autres candidats se sont retrouvés enfermés dans un immeuble industriel de Manchester. Chacun étant enfermé à double tour dans un appartement à la décoration criarde et truffé de caméras. Aucun moyen de se voir, de se toucher, de se parler de vive voix. Seul moyen d’interaction ? Le Cercle, un réseau social à reconnaissance vocale. Par écrans interposés, donc. But du jeu ? Être le plus populaire de tous (lire ci-contre), éviter l’élimination par les autres confinés 2.0 et empocher le pactole : 100 000 euros.
« Loin du buzz »
« Les codes de la téléréalité ont été complètement cassés par Netflix. Ici, on est loin des clashs et du buzz permanent. On ne verrait pas Josette et Monique dans les Marseillais sur W9 », se marre Maxime Merkouchenko, marchand de biens à Cap-d’Ail. On trouve au contraire deux mamies parmi les candidats, cachées derrière un faux profil, celui de Nicolas, la vingtaine. Un décalage intergénérationnel, assez cocasse. Comme quoi, « l’habit ne fait pas le moine ».
Maxime Merkouchenko en sait quelque chose. Lui-même faisait partie de ces faux profils du Cercle. Il apparaît aux autres candidats sous les traits de son épouse, Valeria. « J’étais sans cesse dans le mensonge. C’était un jeu très stratégique, très psychologique car je ne devais pas me faire démasquer, je devais m’allier aux bonnes personnes. J’étais sans cesse sous pression, dans l’attente des alertes annonçant les jeux. J’ai perdu 10 kg à force de manger des sandwiches rapides, raconte le fin stratège – attention spoil ! –, arrivé en finale du programme. Difficile, en pensant aux faux profils, de ne pas établir un parallèle avec les dangers des réseaux sociaux.
« Bien souvent, en premier lieu, les gens s’attachent à l’image. Quand c’est trop beau, ils peuvent penser que c’est du fake. Il y a aussi ceux qui mentent grâce aux réseaux sociaux. Cela biaise le rapport à la normalité et cela dénature les rapports humains. Dans le jeu, je me fais passer pour une fille et un candidat tombe amoureux de moi. Il faut être prudent avec les réseaux sociaux. Ne vous fiez à rien tant que vous n’avez pas rencontré la personne en vrai. »
Un mois confiné
Entre les moments de jeu et de stratégie, on aperçoit ces candidats confinés en train de cuisiner, lire à outrance, réaliser un puzzle ou jouer. Bref, tuer le temps, tant qu’ils peuvent. Au total, selon des informations qui ont fuité dans la presse, les candidats auraient passé quatorze jours sans sortir pour les besoins de jeu. Et presque autant de jours, avant, pour se déconnecter de la réalité. Soit un mois sans voir le jour. Difficile là encore de ne pas établir une comparaison avec nos deux mois de confinement. D’autant que la version tricolore, douze épisodes au total, est sortie… le 9 avril. Au moment où la France était sous cloche. Heureux hasard du calendrier. « Franchement, c’était le jour et la nuit. Dans le jeu, on ne peut pas du tout sortir, on n’a pas de télévision ou d’ordinateur. Du coup, j’ai lu dix bouquins. La solitude est présente. A Monaco, j’étais confiné avec ma femme, c’était presque un jeu d’enfant à côté. Le Club Med. »
(1) La version française, actuellement en ligne, arrive après celles britannique, brésilienne et américaine.