Les cérémonies religieuses
Par décret, le gouvernement a autorisé la reprise progressive des cultes, dans le respect des gestes barrières. De l’avis général, dans les la prudence reste de mise
Les voies du gouvernement, comme celles du seigneur, sont impénétrables. C’est à 3 heures du matin (sic), qu’un décret du ministère de l’Intérieur a autorisé les cérémonies religieuses à reprendre. Avec effet immédiat. Vendredi soir, le ministère avait relayé l’information. Tous les lieux de culte, au ralenti depuis le début de la pandémie, sont donc autorisés à rouvrir. Lors d’une réunion en fin de semaine, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, et les responsables des cultes, sont tombés d’accord sur les mesures de sécurité sanitaire à respecter. Une bonne nouvelle pour les fidèles. Mais la reprise sera progressive.
« Des kilomètres » de rubalise
En tout cas à Nice, le père Gil Florini est fin prêt. Avec son enthousiasme habituel, il tiendra, ce matin, une messe à 10 h 30 en l’église Saint-Pierre-d’Arène. Le curé a acheté « des kilomètres » de rubalise et disposé masques et gel hydroalcoolique. Des conditions sine qua non a affirmé le ministère. Si elles ne sont pas respectées, les préfets interdiront l’ouverture des lieux de culte ou pourront les fermer.
Dans les Alpes-Maritimes, le curé de la paroisse SaintPierre-du-Brusc
officiera également ce matin à 10 h 30 dans un champ à Roquefort-les-Pins (lire cidessous) et son vicaire à 10 heures, en plein air, à Notre-Dame-du-Brusc à
Châteauneuf. Pour les autres, les fidèles des AlpesMaritimes sont invités à se rapprocher de leur paroisse pour savoir si une messe sera donnée aujourd’hui près de chez eux (lire aussi page ci-contre).
Du côté du culte musulman, on refuse toute précipitation. Le vice-président du conseil régional du culte musulman préfère donc parler de progressivité.
Rien n’assure que la prière du vendredi de la semaine prochaine pourra se tenir normalement. La question va être débattue. Le culte juif, de son côté, n’annonce pas de reprise avant le 2 juin.
« Pas de précipitation »
Dans un arrêt, le Conseil d’État avait intimé l’ordre, lundi au gouvernement, de lever l’interdiction totale de réunion figurant dans le décret de déconfinement du 11 mai. Et ce, sous huit jours. La messe est désormais dite. Ou presque. Désinfection des mains, balisage, distanciation : les mesures ne seront pas évidentes à mettre en place partout et surtout rapidement. Nombre de lieux de culte ne fonctionnent en effet qu’avec des bénévoles. « Je n’encourage pas à la précipitation dans une décision à prendre si vous n’avez pas la capacité d’assurer largement ces consignes sanitaires », a prévenu, hier, l’évêque de Nice, Monseigneur André Marceau.